« Je pense que les temps qui viennent vont être difficiles pour ceux qui voudront entendre les voix d’écrivains qui pourront voir des alternatives à la façon dont nous vivons aujourd’hui et, à travers notre société frappée par la peur et ses technologies obsessionnelles, voir aussi d’autres manières d’être et imaginer de véritables raisons d’espérer. Nous aurons besoin d’écrivains qui se souviendront de, et nous rappelleront, la liberté. Poètes, visionnaires – les réalistes d’une réalité plus vaste. »
Dans ce second volume d’essais et de conférences d’Ursula K. Le Guin, on trouve des îles inexplorées ou imaginaires, des oncles papago et yurok, des bibliothèques petites et grandes, des pieds bandés de jeunes filles et des chaussures des femmes, des chats, des chiens et des danseurs, Ishi, Jorge Luis Borges et Virginia Woolf, Mark Twain et Jane Austen, Léon Tolstoï et Cordwainer Smith, auteurs-autrices, lecteurs-lectrices, enfants dissipés et vieilles espiègles, collectionneurs, rimailleurs, batteurs, personnages en tout genre, dans un ordre compliqué qui suit les seules aspirations d’une pensée pleinement libre et singulière, enjambant les frontières et dessinant la carte d’un monde où la fiction et la fantaisie révèlent l’intelligence des choses.
Préface de Theo Downes-Le Guin
Ursula K. Le Guin est l'auteure de très nombreux romans et récits, pour lesquels elle a reçu de nombreux prix tout au long de sa longue carrière. On retiendra surtout les grands cycles de Terremere et de l'Ekumen, tous traduits en français dès la fin des années soixante dix dans les plus prestigieuses collections de science-fiction, alors sous la houlette de Gérard Klein, auteur d'un essai sur l'oeuvre de Le Guin. Fille de Theodora Krober, auteur du chef d'oeuvre Ishi (Terre humaine), et d'Alfred L. Kroeber à qui elle rend hommage dans ce livre, son oeuvre pourrait se définir comme une «anthropologie imaginaire» d'un monde à venir (c'est d'ailleurs le propos d'un de ses livres : La vallée de l'éternel retour). La main gauche de la nuit (1969), L'autre côté du rêve (1971) ou Les dépossédés (1974) sont de véritables classiques, qui lui ont permis de voir son oeuvre publiée de son vivant dans la célèbre Library of America. L'éclat a publié en 2021 un premier recueil d'essais, Danser au bord du monde, traduit par Hélène Collon et préfacé par Patricia Farazzi.
Photo de Couverture: Patricia Farazzi, Canon Beach, Oregon, 2015
Lire L'article de Sophie Ersham dans En attendant Nadeau
Lire l'article de Frédérique Roussel dans Libération
Sommaire :
Préface : Je me souviens d’Ursula, par Theo Downes-Le Guin.
Questions personnelles : ˙Je me présente. ˙On me croit dure comme pierre. ˙Oncles indiens. ˙Mes bibliothèques. ˙Mon île. ˙Sur la frontière.
Lectures : ˙Toutes les familles heureuses. ˙Choses non réellement présentes. ˙Lire jeune, lire vieille. ˙En pensant à Cordwainer Smith.
Discussions et opinions : ˙Fait et/ou/plus fiction. ˙Sur le déterminisme génétique. ˙À propos de pieds. ˙Chiens, chats et danseurs. Réflexions sur la beauté. ˙Collectionneurs, rimailleurs et batteurs. ˙Raconter, c’est écouter. ˙Le mode d’emploi. ˙“Une guerre sans fin.”
Sur l’écriture : ˙Une question de confiance. ˙L’écrivain et son personnage. ˙Idées préconçues. ˙Troupes. Une réflexion sur les ateliers d’écriture. ˙La question qu’on me pose le plus souvent. ˙Ce vieux corps qui n’écrit pas. ˙L’écrivaine sur et à son travail
Danser au bord du monde