Emmanuel Fournier
Tentations de l’éthique
Petit traité de la bien-maltraitance, suivi de « Dire mourir »
La question de l’éthique est au cœur de la pratique médicale et elle prend une dimension particulière en milieu hospitalier où elle engage aussi les autorités qui répondent du service public. Depuis quelques années, le vocabulaire de l’éthique s’est ‘enrichi’ de nouveaux termes (résilience, bientraitance, empowerment...) qui, paradoxalement, ont appauvri l’idée de responsabilité de l’autorité médicale. Cette déresponsabilisation semble aller de paire avec le désengagement économique de l’État par rapport au service public, qui prend de plus en plus les allures d’une coquille vide où s’ébattent des individus empowermentés ou résilients et où la bientraitance labellisée prend la forme d’une bien-maltraitance. À la suite de ses écrits sur le langage et le cerveau, Emmanuel Fournier, professeur de médecine et d’éthique médicale à la Pitié Salpêtrière, dresse un portrait au scalpel d’un corps médical dépassé par son langage et quelquefois désincarné, et propose une réflexion éthique générale pour penser autrement la question des soins.
Le texte est suivi de Dire mourir, un recueil de « paroles de patients » qui figuraient déjà dans Les mots des derniers soins (Belles Lettres, 2008), coécrit avec Jean-Christophe Mino, qui préface ce volume.
Emmanuel Fournier (1959), philosophe, poète et professeur de médecine, a disparu brutalement en mars 2022. Il a publié à L’éclat plusieurs ouvrages, depuis Croire devoir penser (1996) ou Insouciances du cerveau (2016), jusqu'à sa Philosophie infinitive (2014), reprise dans L'éclat/poche en 2018. Signalons également : Les mots des derniers soins (Belles Lettres, 2008), La fabrique du visage (2010) ou Transplanter (2015).
Jean-Christophe Mino, médecin chercheur, travaille sur les pratiques et l'organisation des soins lors des maladies graves et des soins palliatifs.
Hommage à deux amis: Emmanuel Fournier et Yona Friedman
être à être Insouciances du cerveau Philosophie infinitive
