Nous donnons ici les documents sonores enregistrés par Diego Carpitella et Clara Gallini lors de l’étude sur l’Argia en Sardaigne et qui accompagnaient la première édition du livre en 1967, sous la forme d’un mini 33 t. L’ensemble des enregistrements (33 documents en tout dont 14 seulement sont donnés ici), se trouve à l’Istituto Centrale per i Beni Sonori e Audiovisivi sous la cote AELM 9M qui précise les noms, prénoms, âges, métiers de l’informateur qui, dans un plus grand nombre de cas, est une informatrice.
En cliquant sur chaque lien vous entendrez le morceau correspondant qui s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre.
1. Exploration musicale (Ollastra Simaxis), accordéon chromatique (p. 57 du livre).
Un extrait de la longue séquence d’exploration qui permet d’identifier l’argia.
2. Question-réponse (Ollastra Simaxis), voix de femme (p. 71).
Q. A mangianu ’e orosu R. Anninia anninia |
Q. Le matin de rosée R. Dodo, dodo, |
3.1. Danse – 3.2. Danse (Ardauli). Launeddas à trois cannes (note p. 314).
4. Chant avec accompagnement de tamis (Orroli), voix de femme (p. 147).
Est reproduite ici la partie finale du chant, qui ne contient pas de références spécifiques à l’argia.
5. Anninia (Berceuse) (Sindia) voix de femme avec accompagnement de berceau. Seul le début de la berceuse est donné ici (p. 193).
Ohi aninnia aninnia duca s’alza t’es punta chi che siad andada chi che lessa’ sa runca. (parlé) « Unu frastimu, unu dolu este ! » Ohi anninia aninnia chi passet su dolore chi allenet s’alza chi siat allenada sa oghe. Ohi ninna chi lassad a tie issa chi si ’nc ’anded da oe solu in die. Ohi aninnia aninnia est troppu su dolore chi si ’nc ’anded cust’alza lu ticchirio a boghe. (parlé) « Ohi Deu meu no mi basta’ su coro ohi, it’arrore ! » Ohi aninnia aninnia chi lassad a tie non ’nde tocched mai pius in die. |
Ohi dodo dodo l’argia t’a donc piqué qu’elle s’en aille qu’elle abandonne son dard. (parlé) « Quelle douleur ! quelle malédiction ! » Ohi dodo dodo que la douleur passe que l’argia s’apaise que sa voix s’atténue. Ohi dodo qu’elle te laisse qu’elle s’en aille aujourd’hui et pour toujours. Ohi dodo dodo la douleur est trop forte qu’elle s’en aille cette argia je le crie à voix haute. (parlé) « Oh mon Dieu le cœur me manque oh quelle horreur !» Ohi dodo dodo qu’elle te laisse qu’elle ne te touche plus jamais. |
6. Chant de consolation (Scano Montiferro), voix de femme (p. 156).
L’ordre des parties est ici inversé.
So andada a Pianarza |
Je suis allée à Pianargia |
7.1. Attitidu (Lamentation funèbre) (Scano Montiferro), deux voix de femmes (p. 204-207). Là aussi, seule une partie du chant est reproduite, mais l’intensité de cet Attitidu est exceptionnelle.
Pittana che fudi in s’olía che fudi in Rodeddu prenda mia non mi das faeddu prenda mia ca punta l’at s’alza prenda mia ca ’nde pattis cras prenda mia e puitte non faeddas prenda mia custa Pitanedda prenda mia chi fudi in s’olía prenda mia custu non lo creía prenda mia azuami sorrasta prenda mia sa ghi s’alza l’a punta prenda mia lassadu l’at sa punta prenda mia custu est dolore mannu prenda mia su sessantachimbe est s’annu prenda mia puitte non mi faeddas prenda mia avvisade su dottore prenda mia custa est alza fíuda prenda mia |
Sebastiana qui ramassait les olives lorsqu’elle était à Rodeddu mon trésor pourquoi ne dis-tu rien mon trésor parce que l’argia l’a piquée mon trésor comme tu en souffres demain mon trésor pourquoi ne dis-tu rien mon trésor cette petite Sebastiana mon trésor qui était aux olives mon trésor ça je ne l’aurais pas cru mon trésor aide-moi cousine mon trésor celle que l’argia a piquée mon trésor elle a laissé son dard mon trésor c’est une grande douleur mon trésor nous sommes en 1965 mon trésor pourquoi ne dis-tu rien mon trésor prévenez le docteur mon trésor c’est une argia veuve mon trésor |
7.2. Attitidu (Lamentation funèbre), (Scano Montiferro), deux voix de femmes (p. 207-209).
Sorrasta mia accollu su dottore sorrasta mia faghet s’iniezione sorrasta mia tenet mala gana sorrasta mia za nor morit Pittana sorrasta mia mancu su chi ’nde florid sorrasta mia Pittana za si morid. (crié) « Ballade, Anghelu meu, Anghelu meu ! uh ! ih ! » Sorrasta mia accolos beninde sorrasta mia sezzis tottu ridinde. |
Ma cousine le voilà le docteur ma cousine il fait la piqûre ma cousine de mauvaise grâce ma cousine voilà que Sebastiana meurt ma cousine ni celui qui fleurit ma cousine Sebastiana voilà qu’elle meurt. (crié) « Dansez, ô mon Angelo, ô mon Angelo ! hu ! hi ! » Ma cousine les voilà qui viennent ma cousine ils rient tous. |
8. Dillaru (Scano Montiferro), voix d’homme et guitare (p. 22).
Les textes de ces chansons à danser ne contiennent pas de références explicites à l’argia. Dans les parties parlées on exhorte les personnes présentes à danser parce que la période est celle du Carnaval. L’enregistrement a été réalisé le dernier jour du Carnaval 1967.
9.1. Chant de lutte contre l’argia (Seui), p.162. L’ordre des couplets est ici inversé.
A sa filla ’e su rei di arregalu is arras ca m’est sincera isposa. A sa filla ’e su rei. A s’assargia velenosa deu di segu is barras si giogat in ungas a mei ! |
À la fille du roi j’offre des boucles d’oreilles car elle est mon épouse sincère. À la fille du roi. À l’argia venimeuse je casse les mâchoires si elle me tombe entre les mains ! |
9.2. Chant de louanges (Seui) voix de femme, p. 172
Dante Alighieri a prepostu una cosa da partiri in sa Turchia cun su fillu lu maggiori. Dante Alighieri. O assargia vantaggiosa e prena de simpatia curaddu custu malaidu po gantu app’essiria i d’appo a ringraziai i d’appo a bolliri beni. |
Dante Alighieri a décidé une chose de partir en Turquie avec son fils l’aîné. Dante Alighieri. Ô argia généreuse et pleine de sympathie guéris ce malade tant que je vivrai je te remercierai et je t’aimerai. |
10.1. chant satirique (Baunei), voix de femme (p. 221).
< Giovanni Canu: la danse de l’argia
– Bai Antona a allattà pippíu ca chi no si mori’ de su fàmini. – Candu si mori’ mi ’nde fao un’attra puru ca s’arte mi d’appo pigada. |
Va Antonia allaiter ton bébé sinon il va mourir de faim. – Quand il mourra j’en ferai un autre puisque je connais la manière. |
10.2. Chant exorciste (Baunei), voix de femme (p. 167).
A foras su boborrotti |
Dehors l’horrible insecte |