« C’est un livre qui naît du dedans. Pour un discours de philosophie politique, ce n’est pas très normal. Mais, dans ce domaine, la pensée vit un particulier état d’exception. Il s’agit maintenant de penser non pas la politique, mais la crise de la politique. Une condition en grande partie inédite. Qu’il faut affronter avec une force argumentative également inédite. Rendue nécessaire par l’opacité – le gris de la représentation – avec laquelle s’exprime aujourd’hui l’effondrement de l’action politique. D’où une tonalité du livre, et une insistance sur les motifs, et une répétition, nuancée, du thème, qui toutes se sont avérées finalement volontaires et obligées. Il se peut qu’elles dérangent: parce qu’elles sont dissonantes par rapport au sens commun intellectuel. [...] Il y a une recette quasiment infaillible pour approcher aujourd’hui la réalité des faits. Prenez le sens commun intellectuel de masse. Renversez-le. Vous ne serez pas loin d’atteindre la vérité. Relative.» (extrait de l’introduction).
Mario Tronti (Rome, 1931) a marqué la vie politique et intellectuelle italienne, depuis les années 60 quand, avec quelques amis, il donne naissance à ce qui deviendra l'un des mouvements les plus originaux de la gauche italienne, «l'opéraïsme». Il a enseigné la philosophie politique à l'université de Sienne On peut lire en français outre La politique au crépuscule, Nous opéraïstes (L'éclat, 2013) et Ouvriers et capital (qui reparaît à l'automne 2014 aux éditions Entremonde).
Lire également de Tronti "Espérances désespérées" (2019) paru dans Lundi matin
L'expérience profane Opportunisme, cynisme et peur Voir aussi
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