l'éclat

Patricia Farazzi, La vie obscure

photo: Jean-Claude Gautrand

D'un noir illimité
(roman)

Patricia Farazzi

Patricia Farazzi, La vie obscure
photo: Giovanni Panizon

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JANVIER 2013
320 pages

18 euros

Voir collection paraboles






15.

 

Six heures du matin, samedi, dans la vaste demeure près de Cluny. Lorraine se réveille d’un coup, elle regarde le plafond, les poutres étroites lui rappellent des touches de piano. La pièce est glaciale, elle remonte la couette sur sa tête et se demande pourquoi elle doit venir se cailler les miches un long week-end par mois. Elle dit comme ça: «se cailler les miches», ça la fait rire et elle pense à son père. Pas si con mon daron, lui, il reste à Paname! Elle se marre en imaginant la tête de sa grand-mère si elle débarquait dans le salon en disant un truc de ce genre. Il n’y a pas un bruit, tout le monde dort. Peut-être que tout en bas, dans l’office, la bonne s’active déjà, mais la famille de Saint-Hubert roupille. Lorraine pense à Marthe Bernovski, la grand-mère qu’elle n’a jamais connue. Ça devait pas se passer comme ça le samedi chez les Bernovski.
Elle se lève et enfile un manteau sur son pyjama. Elle grelotte. Elle bouge les jambes et les bras pour se réchauffer. C’est un truc de Sam. Au kibboutz, l’hiver, les petits matins étaient froids, alors avant d’aller bosser, il s’agitait un moment. Lorraine n’arrive pas à croire qu’il puisse faire froid dans un désert. Désert. Le mot la met en transe. Sam lui a appris le mot en hébreu: midbar. «Mie de bar? mibar? moitié de bar?» «non, midbar, mie-de-bar! Lorraine tu ne respectes rien!» avait dit son père. Mais il avait peut-être raison, elle en a marre de respecter des choses et des gens qui ne sont pas respectables. Et le désert c’est du sable et de la roche, il s’en fout d’être respecté.
Pour le moment, le désert est loin et derrière les lourds rideaux de satin jaune, hideux et pisseux («Lorraine! ne dis pas ça!»), la nuit épaisse est pleine de brouillard et elle déteste le brouillard. Elle sort de la chambre et longe le couloir en tirant la langue aux portraits de famille. Même pas la leur si ça se trouve. Ils les ont peut-être achetés avec la maison. Famille à vendre. Si je vendais celle-là, combien je pourrais en tirer? pas grand-chose sûrement. Tu parles, Charles! qui voudrait des de Saint-Hubert et de Palindre? Dimanche, jour du seigneur, le petit-déjeuner va encore être tendu, plein de chuchotements et de crispations. Bernie va encore devoir expliquer à sa mère qu’il n’est pas question que Lorraine aille à la messe et ils vont sortir sans la regarder, comme si elle portait une maladie transmissible à distance par le regard. Elle descend l’escalier en faisant glisser ses petits ongles pointus sur les tapisseries représentant des chasses à courre et des chasses tout court, agrandissant des trous, tirant des fils. Un chevreuil entier disparaît, «Super! celui-là les chasseurs l’auront pas.» Arrivée au rez-de-chaussée, elle hésite entre l’office («on ne dit pas la cuisine, Lorraine!») et le salon. Dans les deux cas, elle risque de tomber sur quelqu’un. La bonne, catholique et vieille fille, n’est pas particulièrement sympathique avec Lorraine. Une fois où elle pensait qu’elle n’entendait pas, elle l’a appelée la petite youpine. Et au salon, c’est tout aussi risqué! Louis de Saint-Hubert lisant le journal en robe de chambre matelassée, avec ses bajoues bloblotant au fil de ses indignations, n’est pas un spectacle pour une enfant de sept ans, et Marie-Cécile suçotant sa chicorée en faisant ses listes, non plus. «Je fais mes listes» dit-elle, comme s’il s’agissait de stratégie militaire de la plus haute importance. «C’est quoi les listes qu’elle fait, maman, ta mère? est-ce qu’elle va tuer des gens?» a demandé un jour Lorraine. Bernie a haussé les épaules, c’est un geste qui revient souvent à propos de sa mère, «des listes… Lorraine, les courses de la semaine, les gens à voir, les sorties, les bonnes œuvres, est-ce que je sais?» Elle tourne à droite vers le salon, elle pourra toujours jeter un coup d’œil discret, ils sont plutôt sourdingues les deux aristos. Elle se faufile entre les doubles portes et tend le cou, un feu est allumé dans la cheminée flanquée de cariatides aux seins nus («m’étonne que Marie-Cécile leur ait pas foutu des soutifs» a dit son père, un jour où il était venu s’engueuler avec Louis sur l’improbable mariage toujours remis à plus tard). Mais devant la table, personne. Elle se risque un peu plus loin, attirée par le feu, et elle voit une forme recroquevillée sur le canapé, enveloppée dans des couvertures. Des reniflements s’échappent de la forme, elle se penche au-dessus du dossier. Sa mère est là, les yeux gonflés, les cheveux en bataille, quand la tête de Lorraine apparaît à l’envers, Bernie sourit: «Lorrie, tu es déjà debout? viens, passe de ce côté.» Lorraine se hisse à califourchon sur le dossier du canapé et se laisse glisser sur sa mère. «Pourquoi tu pleures le matin, si tôt?» Bernie observe cette étrange enfant qui est sa fille et ne lui ressemble pas. Et Lorraine sort un mouchoir de la poche de son manteau et le lui tend d’un air si sérieux que Bernie éclate de rire. «Hé, dis, Bernie (elle laisse traîner le i de Bernie) si on se tirait vite fait avant qu’ils se pointent?» Tu veux dire: «Si on partait maintenant avant qu’ils se réveillent?» Lorraine pousse un soupir: « C’est ça, tu l’as dit, et très bien dit maman, mais t’inquiètes, je parle pas comme ça à l’école avec les filles de l’ex-ministre, promis je fais gaffe!» Bernie réfléchit un instant, regarde sa fille, regarde vers la porte. C’est à prendre ou à laisser. Dans pas longtemps, comme dit Lorraine, ils vont se pointer. «OK! file t’habiller, j’en fais autant, prends tes affaires, on se casse.» «Ah! revoilà ma Bernie que j’aime.» Elles montent l’escalier en silence, disparaissent un court moment dans leurs chambres, se retrouvent dans le hall, vêtues de pied en cap, se font un clin d’œil et courent jusqu’au garage. La porte grince, Bernie s’immobilise aux aguets et Lorraine se marre: «On appelle pas Sam, on lui fait la surprise, d’accord?» «D’accord!» «Dis, pourquoi tu pleurais?» demande Lorraine une fois sur la route, «Comme ça. J’en avais marre. J’en ai marre de venir m’emmerder à Cluny, pour rien, pour m’entendre dire que je vis avec un juif! Ils peuvent même pas dire Samuel, rien que son prénom, ça les étouffe.» Puis elle ne dit plus rien, parce qu’elle avait juré de laisser Lorraine à l’écart de tout ça. Mais est-ce qu’on peut laisser Lorraine à l’écart de quoi que ce soit?

Six heures du matin, dimanche rue d’Aboukir, Sam ne dort pas, il ne s’est pas couché. La veille, il a passé la journée à errer dans l’appartement, à se demander pourquoi il s’est laissé piéger par les ruses de l’argent. Il n’a cessé de se répéter que l’argent est un triste déguisement. Il n’a cessé de chercher l’ombre de Nell, de se redire jusqu’à en devenir cinglé tout ce qu’ils s’étaient dit et redit. Et pendant tout ce temps, il ne savait pas s’il avait rêvé que Nell lui murmurait qu’ils ne se verraient plus sur terre ou si elle l’avait murmuré pour de bon, et ça lui laissait un sale goût. Est-ce qu’elle va faire une connerie? Il lui a téléphoné plusieurs fois et toujours le répondeur. Portable, fixe, la même voix, avec cette légère fêlure, et le vide. Il y avait encore dans le velours du canapé les plis légers qu’elle avait laissés. Dehors, il pleuvait, un de ces matins d’hiver où le jour ne se lève pas et Sam aussi passait de son lit au canapé. Dans le miroir du salon, celui que Bernie a rapporté de Cluny, il a vu soudain son portrait en pied, encadré d’or et de nacres. Une sacrée pièce, ce miroir, môman Saint-Hubert le leur avait confié, «je vous le confie, n’allez pas le vendre (elle disait ça en le regardant, lui)… Un jour, peut-être, je vous le reprendrais», tout ça dit avec un petit rire grinçant. Mais le rire n’avait pas annulé la mesquinerie, pire, il l’avait soulignée. Sam se regardait sans se voir, il s’étonnait d’être encore là, dans ce monde, il s’étonnait que Bernie soit un ange. Adoptée peut-être, qui sait? Comment Marie-Cécile avait-elle pu mettre au monde un être aussi désintéressé, un être d’une telle douceur. Son visage se précise d’un coup devant lui. Moi, pense-t-il, c’est moi, maintenant. Il suit du doigt ses sourcils, étonnés qu’ils ne s’effacent pas, que le visage ne se brouille pas. Je suis vieux, pense-t-il, si vieux. Son doigt suit dangereusement le parcours de sa veine sur son bras, une nostalgie terrifiante lui broie les tripes. Revenir sur ses pas, plonger mollement dans un bain de lait, suivre les chevauchés du sang jusqu’à l’emballement, jusqu’à l’explosion. Les grandes giclées de couleurs, des prismes le long de ses os, sa main se crispe sur le bord du miroir, la nacre joue doucement avec des violets et des opales. Les yeux de l’ombre, des jeux faciles, entrer dans des palais de verre, s’y briser en laissant tout intact pour le retour, d’heure en heure, d’une aiguille à l’autre, retrouver des rives poudrées de paillettes coupantes, s’y blesser en laissant tout intact pour le retour, aller et venir dans des sexes microphages, ourlés de velours noir, de dentelles de chair translucide. Il hurle, il se voile la face, il tombe. Plus jamais. La douceur de ces mots, la terrible douceur des négations, leur séduction. Nous ne nous verrons plus sur terre, qu’a-t-elle voulu dire? Une autre terre alors? Nos rives? Nos souterrains? Ils sont détruits. Nous sommes désolés de vous annoncer cette nouvelle, monsieur Bernovski, votre monde n’existe plus. Ne cherchez pas, vous perdriez votre temps. Conneries! Des conneries tout ça. La mesure du temps? la même pour tous les temps. Mettez de l’eau dans un bol, elle s’évapore, et le bol est toujours là, remettez de l’eau et ainsi de suite... stop.
D’autres nostalgies rampent sur le sol et Sam les pourchasse comme des cafards, le sol n’a pas changé, il faut dire. Le même parquet sombre que Marthe frottait et cirait jusqu’à ce qu’un cancer pas assez foudroyant l’emporte au paradis des mères juives. Elle n’a pas souffert longtemps, mais c’est déjà trop. Sam rampe sur le sol, il tourne et tourne d’un bord à l’autre. Samedi rue d’Aboukir, son père, sa voix, l’accent, le rire profond qui s’est tu quand Arik est mort. Vivre dans une tombe, vivre porté par des chants mortuaires. Sa mère, un peu Nell sur les bords, intraitable et fantasque, défiant les lois de la pesanteur, les lois de ses pères et les lois des hommes en général. Une amazone juive déguisée en ménagère. Je vous aimais, pense Sam. Et je ne le savais pas. J’avais mon héroïne, mon égérie poudrée, je lui avais donné ma vie, mon sang. Conneries encore. Devenir pour de longs moments sans durée quelqu’un d’autre? Se tirer, évanoui à l’intérieur de soi? Si je recommençais, j’irais jusqu’au bout, jusqu’à la dernière marche au-dessus du vide sidéral. Il n’en est pas question. Lorraine est là qui veille. Ma sentinelle de satin, sa peau d’enfant le long de son corps bien cousu, et à l’intérieur, un cerveau de vieux sage. Le tour est joué, le miracle a eu lieu, je ne peux plus nier, ni renier, ni me renier. On ne fait pas ça à un enfant, pas de ça chez moi. Il grince des dents sous la torture. Responsabilité. Pouah, beurk! Monsieur Bernovski a-t-il du répondant? Tous ces mots avec des pons dedans, des respons dedans. On aime ou on coule, ou on fait couler? Les planchers aussi ont des creux et des bosses, il s’en rend foutrement compte. Tout serait un océan visqueux où des marées éloigneraient et rapprocheraient le décor. Toujours vécu dans des décors. La drogue accrochait ses lampions, le manque les éteignait en l’étreignant. Des mots avec des eignes dedans. Quand on a parlé hébreu, c’est foutu, après on cherche des racines partout. Des eignes, des entes, ventes, enterré, entomologie. Ah non! pas elle! Pas ça, pas de termites! Pas de terme, Nell, ne fera pas ça, pas de terme à sa vie, pas de terminus, pas de ça!
Il se relève, il enfile son manteau, il sort, il ne voit pas la voiture de Bernie, tourner au coin de la rue à la recherche d’une place.

Dimanche matin, un jour sans jour et sans heures, Arthur, parcourt du doigt les cordes d’un violon. De son violon? À elle? Il l’attend. Depuis des années, il attend qu’elle vienne contempler son œuvre. Sam lui a dit un jour: «T’as joué, t’as perdu.» Ah oui, il a perdu! La vue, la vie, mais est-ce que ça a de l’importance? Gagner? Il aurait voulu guérir Dita de sa folie, music is the healing force of the universe… Quel con il a été d’y croire. Les mots, pas grand-chose, les mots, et Dita était pétrie de mots dans son silence, elle alignait des phrases comme des chiures de mouches. D’autres mots que les siens, des mots qu’elle empruntait, qu’elle se récitait. La recette de la folie. Elle croyait à la folie comme à l’ultime liberté et lui, il n’a jamais su qui elle était. Personne, à force. Un éventail humain, chaque pliure dévoilant un morceau d’elle, jamais en accord avec les autres. Il sait bien que c’est un épouvantable gâchis, que c’est foutu, qu’il ne peut plus ramasser que quelques miettes de sa vie, mais à tâtons, toujours à tâtons. Au milieu des vinyles de son père, il sait que son disque est là, il ne peut même pas le retrouver, suivre les sillons du doigt ne sert à rien, la matière est silencieuse. Hier, il a mis une heure à retrouver ses clés, il avait des vertiges de faim, rien à bouffer, pouvait quand même pas partir en laissant la porte ouverte, si les voisins voyaient l’état de l’appart, ils appelleraient les flics. Il sait qu’aujourd’hui, c’est l’anniversaire, ou peut-être pas, il l’imagine. Ça fait combien de temps maintenant? Six ou sept ans? Combien de temps qu’il a glissé dans l’obscurité? Il va aller aux Buttes Chaumont dans son trou, en finir avec les papiers. Allumer un feu, en finir avec la noirceur. Elle ne reviendra pas et c’est mieux comme ça. Après, il demandera de l’aide, il en a les moyens, il remettra de l’ordre ici, il vendra cet appart gigantesque, il reprendra la musique, ira vivre près de la mer, sentira son parfum de sel, entendra le bruit des vagues et le temps passera et c’est tout. Que peut-il espérer d’autre?
Quand il sort, le bruit de la rue le submerge. Le bruit de la ville, cet orchestre déboussolé, lui rappelle à chaque fois que la vie est à sa porte, pleine de couleurs et de lumière. Il a aimé les reflets de pluie et de néons, les miroitements et les éclaboussures, il a été leur écho, sa musique était pleine de ça. Sa canne heurte le trottoir, il suffit de s’arrêter au bord et un taxi le verra, il se laissera emporter dans le tunnel, les arrêts, les démarrages, il ne verra pas l’homme ou la femme qui le conduit, il sortira un billet, avec un peu de chance il ne se fera pas arnaquer. Il est propre, il a mis des vêtements propres aussi, il a pris son saxo. Pourquoi? Comme ça, pour jouer une dernière fois dans les Buttes, dire adieu en musique…

Dimanche s’étire. Sam frappe à la porte de Nell, attend, puis dévale les escaliers, l’appelle pour la xième fois, fait le tour des cafés du coin, longe le canal, repart. Bernie fait le tour de l’appartement, appelle Sam qui ne répond pas, Lorraine debout au milieu de sa chambre se demande qui a dormi dans son lit, Bernie se demande pourquoi Sam s’est enfin décidé à déranger l’ordre de la cuisine. Quelque chose s’est produit, elles ne savent pas encore si c’est pour de bon, ou juste une lubie qui traînait dans l’air de février, mais c’est en marche. C’est fini, pense Bernie, j’en ai ma claque de tout ça, fini les meubles de Cluny, les roses, les mauves, les cramoisies, marre! Lorraine, appuyée au chambranle, l’observe en souriant. Elle a pigé. Alors, sans un mot, elle va chercher un marteau dans le coffre à outils et le lui tend, en s’écartant vite fait. Et voilà, le miroir a volé en éclats, Bernie est indemne, ces yeux brillent, une pellicule de sueur recouvre son front, Lorraine la trouve divinement belle, et Bernie lui fait un clin d’œil et continue. Tout y passe, rideaux de velours, vases, tout ce qu’elle traîne derrière elle, tout ce que Marie-Cécile lui a imposé, pour être sûre que son décor à elle sera à jamais un reflet de celui de sa fille. «Ah tout ce que tu aurais pu avoir» lui a-t-elle dit un jour. Du conditionnel, toujours, des conditions. «Avoir» répète Bernie. «Avoir! mais je vous emmerde! C’est fini, on va faire un feu de joie avec vos saloperies.» Elle n’épargne que le canapé, faut bien s’asseoir. Et elle s’y assied pour contempler son œuvre. Jamais elle n’aurait cru en être capable, pourtant elle se demande pourquoi elle ne l’a pas fait avant. Et ce n’est pas fini! Ah ça non! ça ne fait que commencer. Tout l’appartement va y passer, finis les camaïeux et les dégradés de bon ton. Elle répète dans un murmure: «Fini, ah oui, bien fini», et elle se sert un verre de vodka, qu’elle déguste les yeux fermés. C’est la première fois qu’elle sirote de la vodka à jeun le matin et elle trouve ça divin.
Lorraine saute de joie devant Sam quand il entre: «Viens papa, on casse tout, c’est super!» «Ouais», dit Bernie «on casse et on remballe, c’est fini Sam». Un instant, il a peur, qu’est-ce qui est fini? «Je foutrais plus les pieds à Cluny, au Champs de Mars non plus! j’en ai ras le bol de leurs gueules d’enfoirés, ras le bol! tu piges?» Lorraine se marre, et Sam contemple l’œuvre de Nell. Il sait, lui, qu’elle a laissé derrière elle une toute petite mèche allumée très loin dans le temps qui allait péter un jour quelque part, une explosion de liberté en réserve. Mais elle, Nell? Où est-elle?

 

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