Denis Diderot
Regrets sur ma vieille robe de chambre
ou « Avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune». Suivi de la «Satire contre le luxe»
Pour le remercier d’un service qu’il lui a rendu, Mme Geoffrin décida d’offrir à Diderot une nouvelle robe de chambre et de renouveler gracieusement son mobilier trop bohème…
Les «Regrets sur ma vieille robe de chambre» (1768), que l’on a généralement associés aux pièces esthétiques de Diderot, sont avant tout un « avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune », et se rangeraient plutôt aux côtés de ces tableaux de critique sociale, dont l’œuvre de Diderot foisonne. Ils stigmatisent — avec la joie qui caractérise Denis — cette propension aveugle à la «nouveauté», ce mauvais goût qui remplace l’intelligence des choses, cette bêtise abyssale caractéristique de la richesse sans mesure, et s’il se trouvait un Diderot qui puisse écrire aujourd’hui (et publier), il s’en prendrait probablement à ceux que notre siècle de consommation, qui ne parle plus que par borborygme, désigne de celui de bling-bling.
Encyclopédie Le Discours de la méthode de Denis Diderot