Ce texte de Guy Suarès, préfacé par Frédéric Worms, rend hommage à l’une des figures les plus remarquables de la pensée française du XXe, sous une forme évidemment non docte, mais pleine de cette poésie et musicalité qui caractérisent toute son œuvre. Philosophe d’un engagement sans compromission, Jankélévitch (1903-1985) s’est démarqué de ses pairs en refusant une certaine hégémonie de la philosophie allemande, et ouvrant ainsi grand les portes d’une « pensée du midi », qu’il a contribué à faire redécouvrir. Le lui a-t-on jamais pardonné ? L’éblouissement Jankélévitch introduit ainsi à une œuvre sans équivalent et indique la voie, à son tour, pour redécouvrir l’œuvre elle-même.
Homme de théâtre (acteur, auteur, metteur en scène au TNP, directeur du théâtre Franklin à Paris), de radio et de télévision (producteur à France Culture et à l’ORTF), Guy Suarès (1932-1996) s’est particulièrement consacré à mieux faire connaître la culture hispanique (Lorca, Neruda, Bergamín…) et a dirigé la Comédie de la Loire à Tours sous l’instigation d’André Malraux, à qui il a consacré deux ouvrages.