Peut-on devenir Golem ?, semble se demander Richard Marienstras dans ce court récit fantastique paru en 1955. La nouvelle inscrit cette figure de la mythologie juive dans une aventure contemporaine et magique qui met en scène l’auteur malade et un personnage farfelu venu lui commander une traduction du yiddish. Être incomplet, le Golem, que rien ne distingue de l’humain, laisse à penser que la connaissance de cette incomplétude guérit de l’incomplétude, comme la connaissance de la douleur guérit de la douleur. Les dessins abstraits d’Emanuel Proweller, qui accompagnent le récit et tendent lentement au noir, confirment qu’il n’en est rien.

Richard Marienstras (1928-2011), angliciste, spécialiste du théâtre élisabéthain et de Shakespeare, sur lequel il a publié plusieurs ouvrages, fondateur avec Pierre Vidal-Naquet et d’autres intellectuels juifs, du Cercle Gaston Crémieux, est l’auteur d’un livre devenu classique, Être un peuple en diaspora (Maspero, 1975), dont deux articles ont été repris en volume dans cette même collection : Textes de circonstance (L'éclat, 2025).

La peinture de son ami Emanuel Proweller (1918-1981), est passée de l’abstraction pure, dont témoigne ce petit livre, à une forme de figuration narrative qui le fit mieux connaître à partir des années soixante.

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Année de parution : octobre 2025
ISBN : 9782841627707
60 pages
Prix : 8 €
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