Le Sefer ha-Zohar, Le Livre de la Splendeur est la clé de voûte de toute la littérature de la Cabale. La date de sa rédaction, l’identité de son auteur, ses sources, ont fait l’objet de nombreuses discussions et de nombreuses recherches. La démarche d’Eliane Amado Lévy-Valensi se place d’emblée hors du champ de l’érudition historique. Son propos est de mettre en lumière la « valeur d’éveil » du Zohar, sa structure interne aussi bien qu’externe: sa « poétique », son « action ».
Le seul ordre auquel obéit le Zohar est l’ordre des Parashiot, à savoir la partition de la Torah en passages lus chaque semaine tout au long de l’année juive. Le texte suit ainsi le fil d’un temps ponctué par la prière et le retour à la Loi, commencement et fin du cycle des sept jours. Et, irradiant l’ensemble, le Cantique des Cantiques, texte sacré par excellence, procédant à l’intérieur du Zohar à la manière d’un guide qui « ne dit ni ne cache, mais indique » quelques-unes de ses portes. À chaque lecteur d’éprouver sa propre capacité à les franchir.
Eliane Amado Lévy-Valensi montre les portes et parle des clefs. Elle évoque la question de l’origine, le masculin et le féminin, le Nom divin, l’homme signifié, la présence de la mort, la fraternité et le fratricide, le rapport à la terre, le problème du mal, l’histoire. Autant de thèmes qui parcourent le Zohar, comme les voix mêlées d’une polyphonie du Sens, dont elle nous livre ici la partition.
Eliane Amado Lévy-Valensi est née à Marseille en 1919 et décédée à Jérusalem en 2006. Psychanalyste et philosophe, elle est l'auteur de très nombreux ouvrages dont Le Moïse de Freud (1984) ou Job. Réponse à Jung (1991), au croisement des savoirs et des connaissances et a laissé une œuvre unique, servie par une particulière intelligence de la langue. Elle s'installe en Israël et enseigne à l'Université de Bar-Ilan à la fin des années 60. On la voit ici aux côtés d'André Neher, de Léon Askénazi (Manitou) à l'Université de Bar Ilan.
Conseillée par Charles Mopsik (1956-2003) qui traduisait alors le Zohar et avait été impressionné par la lecture ‘souveraine’ qu’en donnait Éliane Amado Lévy-Valensi (1919-2006), la première édition de La Poétique du Zohar a paru à L’éclat en 1996, hors collection, mais sous une couverture qu’avait inauguré le Secret du Mariage de David et Bethsabée, de R. Joseph Gikatila, édité, traduit et présenté par le même Charles Mopsik, et sous laquelle parurent par la suite plusieurs volumes qui témoignaient du ‘souci’ du judaïsme qui préoccupait et préoccupe encore les éditions de l’éclat.
