l'éclat


Goodbye, Kant!

Maurizio Ferraris





Préface de Pascal Engel

 


PARUTION FEVRIER 2009

Collection «Tiré à part»

Traduit de l’italien par Jean-Pierre Cometti

Préface de Pascal Engel

ISBN: 978-2-84162-178-1

 

176 p.

18 euros

 

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Haro sur Königsberg?
Qui n’a pas ouvert pour la première fois la Critique de la raison pure avec le même mélange de terreur et de respect que ceux qu’éprouve Indiana Jones en ouvrant quelque grimoire qui le conduira vers des aventures échevelées? Qui n’a pas poursuivi sa lecture quand bien même chaque page se révélait encore plus incompréhensible que la précédente? Par quel miracle les philosophes les plus obscurs ont-ils le don de provoquer la fascination de leurs lecteurs? Parce que ceux-ci se sentent d’autant plus intelligents qu’ils n’y entendent rien, par une sorte de lego quia absurdum? Ou parce que, comme me l’a suggéré récemment un adolescent qui envisageait de faire des études de philosophie, avoir en main un exemplaire de la Kritik der reinen Vernunft donne du prestige auprès des filles? Kant nous intimidait et nous faisait éprouver des frissons spéculatifs chaque fois qu’il provoquait un choc mystérieux de concepts: «esthétique transcendantale», «amphibologie des concepts de la réflexion», «déduction métaphysique», «schématisme des concepts purs», sans parler de «synthétique a priori», «unité originairement synthétique de l’aperception», «synthèse de la recognition dans le concept». Une fois qu’on avait un peu mieux compris le sens de cette terminologie sibylline, mi-juridique, mi-géographique, de cette architectonique bizarre et de ces taxinomies baroques adaptées de la logique et de la scolastique post-wolffienne, il restait encore à comprendre les raisonnements du Königsbergien, c’est-à-dire le simple passage d’une phrase à l’autre. Quand on y était tant bien que mal parvenu, ou du moins quand nos maîtres en kantisme nous avaient éclairés, souvent à notre esprit défendant, sur le sens de tel ou tel morceau, comme l’esthétique, la déduction transcendantale ou les antinomies, il y avait toujours un sens résiduel de mystère. Germaine de Staël, pourtant lectrice enthousiaste, disait: «Dans ses traités de métaphysique, il prend les mots comme des chiffres, et leur donne la valeur qu’il veut, sans s’embarrasser de celle qu’ils tiennent de l’usage. C’est, me semble-t-il une grande erreur; l’attention du lecteur s’épuise à comprendre le langage avant d’arriver aux idées, et le connu ne sert jamais d’échelon à l’inconnu1.» J’ai lu fréquemment que c’était dû au fait que Kant avait seulement le «souci de la puissance démonstrative» et pas celui de l’élégance2. Pour ma part, souvent je ne voyais pas ce qui était démontré. Mais tout comme pour les traités sur le sexe, on n’osait pas avouer son ignorance. C’est pourquoi je fus rassuré quand j’appris, en lisant The Bounds of Sense de Strawson, pourtant peu suspect d’antipathie envers Kant, que l’auteur de la Critique s’était rendu coupable, selon le philosophe d’Oxford, de «non sequitur d’une énormité confondante3». Ce n’est que plus tard que j’ai appris que Bolzano avait déjà exprimé de tels jugements4, que Frege ne tenait pas Kant en très haute estime, que Brentano l’avait appelé «le chef de l’école allemande du non sens commun en philosophie» et que Wittgenstein parlait de «bavardage transcendantal». Mais ce genre de jugements a mis du temps à nous parvenir. Qu’on soit étudiant ou philosophe professionnel, critiquer Kant, l’accuser de se contredire ou seulement suggérer qu’il pourrait avoir fait des confusions ou n’avoir pas donné d’argument pour telle ou telle de ses thèses, était (est?) accueilli avec un brin de condescendance apitoyée. Le lecteur de Goodbye Kant!, de Maurizio Ferraris sera peut-être dispensé de ce genre de mésaventures. Comme il nous le dit, ce livre est à Königsberg ce que le film Goodbye Lenin est à l’ancienne Allemagne de l’Est. Mais on notera qu’à la différence de Saint Pétersbourg, qui a repris après 1990 son nom tsariste, de Karl-MarxStadt qui a repris son nom de Chemnitz, Kaliningrad n’a pas repris son nom prussien: Königsberg serait-il vraiment chose du passé? Ce petit livre alerte et drôle, d’un auteur qui a renouvelé en quelques années la Kulturkritik avec des essais hilarants et savants comme Dove sei? sur l’ontologie du téléphone mobile, La sfidanza automatica, ou Il tunnel delle multe5, qui sont à l’ontologie de la vie quotidienne ce que les Mythologies de Barthes sont à la sémiotique, est fait pour tous ceux qui se sont demandés au moins une fois dans leur vie (et même pour ceux qui ne se le sont jamais demandé): Y a-t-il eu vraiment une révolution copernicienne en philosophie et le monde tourne-t-il autour du sujet? A-t-on vraiment besoin d’une couche de transcendantal, y compris dans la logique? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de jugements synthétiques a priori? La métaphysique est-elle vraiment un cimetière d’illusions? Est-il vrai que nous ne connaissons jamais que les phénomènes et pas les choses en soi? La liberté est-elle seulement un concept «problématique»? Le fait de prendre conscience de notre finitude a-t-il vraiment des conséquences épistémologiques aussi profondes? La raison est-elle vraiment aussi impotente que cela? Maurizio Ferraris nous propose une lecture, ou une relecture de la première Critique qui n’hésite jamais à poser ces questions simples que tout lecteur doit se poser. Il nous apprend à nous méfier du bluff transcendantal, et retrace le contexte, les thèses principales, tout en dénonçant les paralogismes et les glissements du Prussien, et notamment les suivants.
Comme on le sait, le but principal de Kant était de fournir un fondement rationnel à la science physique de son époque, celle de Newton. Comme l’écrit Jules Vuillemin au début de son classique Physique et métaphysique kantiennes: «Toutes les obscurités m’ont semblé disparaître dès qu’on les éclairait par le livre où Kant a exprimé ses idées sur la physique; les Principes métaphysiques de la science de la nature… L’idéalisme transcendantal apparaîtra comme la science des actes intellectuels par lesquels l’homme pense la mécanique rationnelle6.» C’est l’applicabilité des mathématiques à la physique qui définit le vrai problème transcendantal. Soit, mais alors en quoi l’analytique transcendantale peut-elle aussi prétendre décrire notre expérience ordinaire? Vuillemin ajoute immédiatement que la «liaison, qui paraît naturelle, des problèmes de la Mécanique et de ceux de l’expérience vulgaire – en particulier de la perception – pose à la philosophie transcendantale des problèmes qu’elle ne pouvait pas résoudre». Mais on peut aller plus loin, et y voir la source d’une vraie confusion. Strawson l’accuse, sous couvert de donner une théorie des conditions de l’expérience sensible dans l’Esthétique transcendantale, de parler en fait des propriétés de la géométrie euclidienne. Maurizio Ferraris enfonce le clou: Kant confond tout simplement l’expérience perceptive et l’expérience au sens où la physique la décrit. La description même de l’expérience par Kant est-elle convaincante? On répète à l’envi la crème renversée: «Les intuitions sans concepts sont aveugles et les concepts sans intuition sont vides» et on dénonce «le mythe du donné» (Sellars) selon lequel il pourrait y avoir un donné indépendant de tout concept. Mais est-il vrai que les intuitions sans concepts sont aveugles? S’il faut décrire l’expérience sensible du point de vue de la psychologie de la perception, explique Ferraris en invoquant la tradition de la Gestalt en psychologie, on peut avoir des concepts et ne rien voir, et voir parfaitement sans concepts. Et même si nous n’appréhendons la réalité qu’à travers nos concepts et des formes de l’intuition, s’ensuit-il que la réalité est entièrement dépendante de nos schèmes conceptuels et des formes de l’intuition? Maurizio Ferraris dénonce le «paralogisme transcendantal» qui consiste à décrire l’expérience à partir des structures de la science, tenues comme a priori. Cela suppose non seulement la confusion entre expérience et science, mais aussi les distinctions entre jugements a priori et a posteriori, entre jugements analytiques et jugements synthétiques. Comme on le sait, ce sont ces distinctions qui ont été immédiatement, sous le feu des critiques, et notamment de la part de Bolzano. Mais indépendamment des torrents d’encre suscités par ces distinctions, pourquoi ne pas dire tout simplement que la voie kantienne conduit à l’idéalisme? L’appeler transcendantal ne change rien au fait que ce soit un idéalisme. Il y a un raisonnement kantien, qu’on trouve notamment dans la Logique, qui est supposé sonner le glas de la conception correspondantiste de la vérité: je ne peux comparer ­l’objet avec mon jugement qu’en faisant un jugement sur les objets; mais cela suppose que nos jugements soient confirmés par eux-mêmes, ce qui ne peut établir leur vérité7. Comment en effet pourrions-nous confronter nos jugements à des morceaux de réalité? Bolzano met cet argument dans la bouche d’un sceptique, et le rejette8. À juste titre. Si Arsinoé, avant de voir la cathédrale de Cologne, croit qu’elle a deux flèches, et quand elle vient à visiter Cologne et voit sa cathédrale, fait le jugement perceptif qu’elle a deux flèches, qu’y a-t-il de mal pour elle à dire qu’il est vrai que la cathédrale de Cologne a deux flèches? Son jugement initial est-il en train de se confirmer lui-même? Non: c’est seulement son jugement perceptif qui confirme un jugement par ouï-dire antérieur. Certes cette confirmation perceptive n’est pas une garantie de vérité, mais qu’y a-t-il de mal à dire que la croyance d’Arsinoé est confrontée avec ce sur quoi elle porte9? Enfin, quelles raisons avons-nous de croire que la réalité est composée des entités dont Kant nous dit que seule la structure de notre pensée sur les objets peut les configurer? N’y a-t-il que des substances, avec leurs propriétés et leurs relations (si tant est que les relations soient pour Kant des entités autonomes)? Y a-t-il des objets tels que les maux de dents, l’empire romain, la méchanceté de Yago, des sons ou des trous? La notion de substance ne permet pas de faire un catalogue ontologique très fourni, et surtout elle ne nous donne aucun critère pour distinguer lesquelles de ces entités sont réelles, et lesquelles sont dépendantes d’autres entités. Kant a-t-il seulement le droit de considérer la causalité comme une catégorie a priori de l’entendement? N’y a-il pas des cas dans lesquels on peut voir une cause produire son effet quand bien même la causalité est a priori? Il y a bien d’autres points sur lesquels, malgré la nostalgie qu’elle nous inspire, on ne peut plus s’attendrir sur la Trabant kantienne: sa théorie de l’intuition, déjà malmenée par Bolzano, sa psychologie des facultés qui rappelle, comme le disait Cavaillès au sujet du cours de logique, fâcheusement celle d’Arnauld10, sa théorie de l’existence comme position et non comme prédicat, dont Heidegger fait si grand cas, mais qui est loin d’être évidente (nombre de philosophes et de logiciens contemporains tiennent l’existence comme un prédicat, et ne se laissent pas impressionner par l’affaire des thalers), ou encore par la théorie du Je et du temps «out of joint» qui plaisait tant à Gilles Deleuze11. Maurizio Ferraris ne se cache pas d’avoir ses propres options philosophiques. Son introduction à Kant est opinante. Il se rattache à l’école de la phénoménologie réaliste post-brentanienne et gestaltiste, qui rayonna de Graz, où enseignait Meinong, vers Trieste12, et dont de grands représentants sont Gaetano Kanisza et Paolo Bozzi, qui sont parmi les fondateurs italiens de la «physique naïve13». On ne s’étonnera donc pas qu’il y ait quelque chose d’autrichien dans son anti-Kant, qui rejoint les grands prédécesseurs Bolzano et le Neuer Anti-Kant de Príhonsky14. Mais il ne veut pas déboulonner la statue de Kant à Königsberg comme on l’a fait pour celle de Lénine. Il n’a pas voulu non plus, à la manière de Croce sur Hegel, faire un Ciò che è vivo e ciò che è morto della filosofia di Kant. Les kantiens répondront que le livre simplifie, qu’il ignore, outre les deux autres critiques, l’immense champ de discussion qu’ont ouvert depuis plus de deux siècles les thèses kantiennes, et que ce n’est pas un scoop de savoir que le Königsberg historique est mort15. Le kantisme n’a-t-il pas poursuivi sa voie, de Fichte, Hegel et Schelling à Windelband, Rickert, Natorp, Cohen, Cassirer en passant par ses branches «réalistes» avec Herbart, ou psychologiques avec Fries et Beneke, qu’on redécouvre aujourd’hui? Ne s’est-il pas marié même à la tradition qui était pourtant à ses débuts la plus proche de la tradition autrichienne, celle de la philosophie analytique? N’a-t-on pas fait de Wittgenstein un kantien à peine refoulé? Strawson, Sellars, McDowell, Brandom, ne jouent-ils pas un air de flûte (de Hamelin, diront certains) kantien? La philosophie morale et politique kantienne est-elle jamais morte, elle qui inspire la grande synthèse de Rawls? Il est indéniable que bien des questions kantiennes sont encore là dans la philosophie contemporaine. Pour ne donner qu’un échantillon dans le domaine de la théorie de la connaissance: — Un «argument transcendantal» – c’est-à-dire un argument qui part du fait que P et se demande comment P est possible (Strawson) peut-il être valide16? — L’expérience perceptive est-elle nécessairement spatiale et l’objectivité dépend-elle de l’espace17? — S’il y a des énoncés contingents a priori et des énoncés nécessaires a posteriori (Kripke), l’équivalence kantienne entre le nécessaire et l’a priori, qui trahit sa conception purement épistémique des modalités, a-t-elle un sens18? — Y a-t-il de la connaissance a priori19? — Le cadre kantien est conciliable avec une théorie naturaliste de l’esprit? L’option exclue par Kant d’un «système de préformation de la raison pure» est-elle si obsolète20? — L’expérience est de nature «conceptuelle» (Mc­Dowell)? — Y a-t-il une unité de la conscience21? Bien sûr on est libre de compter comme kantiennes toutes les réponses positives à ces questions, et comme non kantiennes toutes les réponses négatives. Ferraris répond carrément non à la plupart, sauf peut-être à celle de l’a priori. Mais est-ce que le fait de donner des réponses, positives ou négatives, à ces questions, implique que nous soyons encore dans une atmosphère kantienne? Certes on nous appris à avoir des automatismes: «Qui dit a priori dit Kant»; «Qui dit argument transcendantal dit Kant.» Mais pourquoi devrait-on formuler ces questions dans un cadre kantien? Parce que Kant les a illustrées? Mais sauf à vouloir reprendre le programme kantien lui-même, c’est-à-dire proposer une nouvelle critique de la raison pure, on ne voit pas pourquoi. Il y a bien eu, de Cassirer à Vuillemin et Gerd Buchdal, en passant par Carnap22, des tentatives de ce genre dans la philosophie contemporaine. Mais elles ont fait long feu. Il y a des retours partiels au kantisme, à partir de tel ou tel thème, mais qui, par exemple, pourrait vraiment considérer l’œuvre de McDowell ou celle de Brandom comme véritablement kantiennes, en dépit du fait que ces auteurs se réclament de lui à tel ou tel titre? Il n’en est pas de même en philosophie morale et politique, où le kantisme est bien vivant. Mais c’est, nous suggère Ferraris, parce qu’il a renoncé à intervenir en théorie de la connaissance. Et en effet si la raison ne peut rien connaître, et si le savoir est aux mains de la science, pourquoi se fatiguer à faire de la philosophie théorique, sinon, à la rigueur, pour faire de l’épistémologie des sciences humaines dans la mesure où elles concernent les conditions de l’action pratique? Le primat de la raison théorique sur la raison pratique implique, pour beaucoup de kantiens contemporains – dont ne faisait par partie Jules Vuillemin – qu’on laisse simplement la raison théorique aux oubliettes. La métaphysique, l’ontologie, la théorie de la connaissance ne font simplement plus partie des tâches de la philosophie. Comment, dans ces conditions, expliquer la résurgence de métaphysiques pré-critiques, comme celle de David Lewis ou de David Armstrong, la permanence des questions ontologiques sur laquelle insiste Ferraris, et le fait qu’il y a encore des gens qui se consacrent à la théorie de la connaissance? Est-ce seulement parce que les illusions ont la vie dure et qu’il faut bien que les étudiants de philosophie et leurs professeurs s’occupent à quelque chose? On ne peut ici que se souvenir des quatre phrases de l’histoire de la philosophie distinguées par Brentano: phase théorique créative orientée vers la production du savoir, puis phases de déclin orientées vers les intérêts pratiques et populaires, phase sceptique, puis mysticisme-dogmatique23. Il plaçait Kant dans la quatrième catégorie.
 Certains philosophes sont comme ces hôtes qui ne savent pas prendre congé. On a beau multiplier les bâillements et les signes de fatigue, ils restent là, à pérorer. Kant est un peu l’un de ces Séraphin Lampion de la philosophie, qu’on a peine à congédier. Mais c’est la marque d’un grand philosophe que de rester, d’être un vrai pot de colle. Kant fut congédié souvent. Mais il ne cessa de faire retour, quelquefois chez ceux-là même qui l’avaient congédié, y compris chez les philosophes analytiques qui s’étaient fait de l’anti-kantisme une spécialité. Alors la tentative polie, au fond gentille et pleine de nostalgie, mais néanmoins ferme de Maurizio Ferraris réussira-t-elle? Faudra-t-il un jour, comme dans le film de Wolfgang Becker, reconstruire une Königsberg virtuelle pour entretenir l’illusion des kantiens que l’idéal transcendantal existe encore?
1. Madame de Staël, De l’Allemagne, Paris, Classiques Garnier, 1968, p. 451.

2. Alain Renaut, préface à sa traduction de la Critique, Paris, Aubier 1997, p. 8.

3. London, Methuen, 1968, p. 28, curieusement le seul ouvrage majeur de Strawson qui ne soit toujours pas traduit en français.

4. Cf. Jacques Laz, Bolzano critique de Kant, Paris, Vrin, 1993; Anita von Duhn, «Bolzano contra Kant», thèse, Université de Genève, 1999.

5. Respectivement: Milan, Bompiani, 2005 (tr. fr. Pierre-Emmanuel Dauzat, T’es où?, Paris, Albin Michel 2006); Bompiani 2007; Bompiani, 2008.

6. Jules Vuillemin, Physique et métaphysique kantiennes, Paris, PUF, 1955, préface, p. 3.

7. Logik, introduction, VII, B, cité par W. Künne, Conceptions of Truth, Oxford, Oxford University Press, 2003, p. 127.

8. Wissenschaftslehre, Sulzbach: Seidel 1837, in Gesamtausgabe, Stuttgart: Fromman-Holzboog, 1985, vol. I, 179-180. L’argument de la confrontation a des points communs avec celui que Frege examine dans Der Gedanke, tr. fr. Claude Imbert, «La pensée», in Écrits logiques et philosophiques, Paris, Seuil, 1971.

9. Künne, op. cit., p. 129. Alain Renaut, in Kant aujourd’hui, Aubier 1997, p. 63-64, propose un argument similaire à partir de Fichte, et semble le trouver convaincant.

10. Jean Cavaillès, Sur la logique et la théorie de la science, Paris, Vrin 1947, p. 1.

11. Gilles Deleuze «Sur quatre formules poétiques qui pourraient résumer la philosophie kantienne, Philosophie, 3, 1986, 9, p. 29-34.

12. Après avoir jadis été proche des philosophes turinois de l’herméneutique, Luigi Pareyson et Gianni Vattimo, avoir noué amitié avec Jacques Derrida (son Introduzione a Derrida, Bari-Rome, Laterza, 2003, se signale, chose rare dans ce genre littéraire, par sa clarté).

13. G. Kanisza, Grammatica del vedere,  Bologne, Il Mulino, 1980, tr. fr. Grammaire du voir, Paris, Diderot 1998; P Bozzi, Fenomenologia sperimentale,  Bologne, Il Mulino, 198.

14. F. Príhonsky, Neuer Anti Kant, ed. Morscher et Thiel, Academia Verlag, Berlin 2003; Bolzano contre Kant: le nouvel anti-Kant, tr. fr. Sandra Lapointe, Paris, Vrin, 2006. Le lecteur français dispose de quelques pages anti-Kant bien senties dans F. Nef, Qu’est-ce que la métaphysique? Paris, Gallimard, 2004, p. 81-139. Le livre d’Alain Boyer, Hors du temps, Paris, Vrin, 2001 manifeste toute sa distance, mais n’est pas anti-Kant.

15. Pour avoir une idée des réactions suscitées par le livre en Italie, voir A. Ferrarin, éd. Congedarsi da Kant? Pisa, ETS, 2006.

16. Énorme littérature en anglais. En français, cf. «La querelle des arguments transcendantaux», Cahiers de philosophie de l’Université de Caen, 35, 2000.

17. Cf. Strawson, Individuals, Methuen, Londres, 1959, ch. 2, et pour une présentation, Joelle Proust, «L’espace, les sens et l’objectivité», in J. Proust éd., Perception et intermodalité, Paris, PUF, 1997.

18. Saul Kripke Naming and Necessity, Oxford, Blackwell, 1980, tr. fr. La logique des noms propres, tr. fr. de Pierre Jacob et François Recanati, Paris, Minuit 1982. Sur l’épistémologie modale post-kripkéenne, cf. T. Gendler et J. Hawthorne, éds, Conceivability and possibility, Oxford, Oxford University Press, 2002, et le volume des Études philosophiques dirigé par S. Chauvier, janvier 2008.

19. Voir notamment C.Peacocke et P. Boghossian, eds, New Essays on the A priori, Oxford, Oxford University Press, 2001.

20. L’option en question fut prise au sérieux par Mach et Boltzman (voir J. Bouveresse, «Le problème de l’a priori et la conception évolutionniste des lois de la pensée» in Essais IV, Marseille, Agone, 2006; Claudine Tiercelin, La pensée signe, Nîmes, Jacqueline Chambon, 1993, p. 335-350, analyse ce projet chez Peirce).

21. Cf. notamment Andrew Brooks, Kant and Mind, Cambridge 1996 et Quassim Cassam, Self and world, Oxford, Oxford University Press, 1997.

22. G. Buchdal, Metaphysics and the Philosophy of science, sur Carnap comme krypto-kantien, voir Joelle Proust, Questions de forme, Paris, Fayard, 1987, et les travaux de Michael Friedman.

23. F. Brentano, Die Vier Phasen der Philosophie, ed. Kraus, Hamburg, Meiner 1968. Cf. P. Simons,«The Four phases of philosophy: Brentano’s Theory and Austria’s history», The Monist, 83, 1, 68-88.