Un classique du théâtre élizabéthain enfin traduit en français.
Pour T. S. Eliot, The Changeling «n'est surpassée que par Shakespeare en ce qui concerne l'essence morale de la tragédie». La pièce est un mélange de tragédie, de drame d'horreur et de farce. Cette histoire sanglante d'amour, de meurtres, de trahisons - l'époque élisabéthaine en regorge - emprunte son thème à l'oeuvre de John Reynold Vengeance de Dieu contre la luxure. L'action se passe en Espagne, à Alicante, dans le château du seigneur Vermandero dont la fille Béatrice doit épouser Alonzo de Piracquo. Mais elle aime Alsemero. Pour la débarrasser d'Alonzo, Béatrice fait appel à De Flores, un gentilhomme pauvre, laid (d'où le surnom de dog face), obséquieux, vicieux et pervers, qui l'aime à la folie. De Flores s'exécute mais au lieu d'argent exige en récompense une nuit d'amour. Grâce à une ruse, Béatrice passe l'épreuve de la virginité et, la nuit de noces, se fait remplacer auprès d'Alsemero par sa servante. Mais sa doublure, peu loyale, y trouve du plaisir et s'attarde. De Flores intervient une fois de plus pour débarrasser Béatrice de la gêneuse. C'en est trop. On découvre le crime. Béatrice, repoussée pas son époux, sera condamnée avec De Flores qui la poignarde avant de se tuer lui-même. Il meurt heureux d'avoir eu le seul bonheur auquel il aspirait, posséder Béatrice.
Cette traduction de Marie-Paule Ramo reprend l'adaptation française réalisée pour la mise en scène de Dan Jemmett, sous le nom de Dog Face. Et précède la traduction de Women beware Women publiée aux éditions Kargo en 2004.
Thomas Middleton naît en 1580 à Londres. Auteur prolifique, il publie en 1605 La Tragédie du vengeur, modèle du théâtre baroque anglais. Sa collaboration avec le comédien William Rowley donnera au théâtre élisabéthain l'un de ses chef-d'œuvres, The Changeling, créé en 1622.
Women beware women