Photographe du détail et de l’infiniment petit, Elina échappe par hasard à un attentat qui soufflera l’immeuble où elle habitait à Tel-Aviv. La vie sauve, elle perd pourtant le fil d’une existence qui l’avait menée jusqu’au seuil ultime de cette méditerranée problématique. Reconstituer alors le détail des vies fauchées l’entraîne dans un effort de mémoire, où se juxtaposent des temps différents, empilés comme les îles d’un archipel vertical. La ville de Tel Aviv, pas encore centenaire, mais déjà vieille des vies qui s’y accumulent, devient le personnage central autour duquel gravitent un poète qui porte encore le deuil d’une fille disparue, un médecin, fils d’un juif allemand et d’une arabe de Haïfa, une jeune colombienne rencontrée dans un bar ou les souvenirs d’amis disparus.
Patricia Farazzi a publié plusieurs récits aux éditions de l’éclat dont La vie obscure (1999) à partir du personnage de Carlo Michelstaedter. Elle co-dirige la collection «philosophie imaginaire » dans laquelle elle a traduit la plupart des livres de Giorgio Colli et plus récemment, le livre de Sergio Bettini : Venise. Naissance d’une ville. (Photo Giovanni Panizon)
