Leo Strauss
La persécution et l’art d’écrire
«Un homme dont la pensée est indépendante peut exprimer publiquement ses opinions sans dommage, pourvu qu’il agisse avec prudence. Il peut même les faire imprimer sans courir aucun danger, pourvu qu’il soit capable d’écrire entre les lignes.»
L’écriture entre les lignes est le sujet de cet ouvrage, sans nul doute le plus célèbre de Leo Strauss, qui traite de manière magistrale des relations entre la philosophie et la politique à travers l’analyse de deux classiques de la pensée juive: le Guide des Égarés de Moïse Maïmonide et le Kuzari de Yehuda Halévi, et du Traité théologico-politique de Baruch Spinoza.
Si les circonstances de ces textes de Strauss, écrits entre 1941 et 1948, ont bien évidemment changé, les conditions d’une «pensée véritablement indépendante» ne semblent pas s’être améliorées. C’est pourquoi la méthode de lecture proposée ici par Strauss se révèle un outil de première nécessité pour une meilleure «éducation», et s’avère d’autant plus essentielle qu’elle permet de mieux comprendre l’oeuvre de l’un des penseurs les plus pertinents du vingtième siècle, que l’on a associé un peu hâtivement à certains courants de la pensée moderne, sans tenir forcément compte de son propre «art d’écrire».
Longtemps méconnue du public francophone, l’oeuvre de Leo Strauss (1899-1973) exerce depuis quelques années une influence sans précédent en Europe et outre Atlantique. Trois autres de ses ouvrages ont paru aux Éditions de l’éclat : Le discours socratique de Xénophon précédé du Socrate de Xénophon (1991) et Socrate et Aristophane (1993), Sur le Banquet de Platon (2006), ainsi que sa correspondance avec Gershom Scholem : Cabale et philosophie. Correspondance 1933-1973 (2006).
Spinoza