Une rumeur insistante court toujours sur l’actualité de la Pucelle d’Orléans dans les bas-fonds de la politik. Elle s’amplifie chaque jour de nouvelles demandes en mariage. Le visage de Falconetti filmé par Dreyer (1927) ou le Procès de Jeanne d’Arc de Bresson (1962) y avaient déjà répondu, avant que n’y insiste Daniel Bensaïd, dirigeant historique de la Ligue communiste révolutionnaire et de la Quatrième Internationale, avec son Jeanne de Guerre Lasse (Gallimard, 1991, réédition Don Quichotte, 2017). Mais la Jeanne d'Arc de Michelet, parue en 1841, inaugure ce cycle d’une Jeanne résolument insoumise à l’Église militante, et bien différente de celle qu'ont voulu nous vendre les propagandistes de tout poil depuis bientôt six siècles.
La Jeanne d’Arc de Michelet fait partie du tome V de son Histoire de France, qui paraît le 23 août 1841, à la librairie de L. Hachette & Cie. Mais c’est surtout à partir de 1853, que le texte, légèrement remanié, connaît une diffusion plus large, quand il paraît dans la Bibliothèque des chemins de fer (deuxième série : Histoire et Voyages) qu’avait inaugurée Louis Hachette à destination des voyageurs du rail toujours plus nombreux. C’est cette édition qui est reproduite ici.
Ecouter la préface lue par l'auteur