GIORGIO COLLI
APRÈS NIETZSCHE


Littérature comme vice

 

Impatience des vendanges

Nietzsche a beaucoup écrit, énormément; il a été un homme de lettres au sens le plus matériel, le plus ridicule et total, un véritable homo scribens. Lui qui a désacralisé toutes les valeurs, n'a pas su désacraliser l'activité de l'écrivain. Mais surtout il a trop écrit, des milliers, des dizaines de milliers de pages en un peu plus de vingt ans. Même chez un artiste une telle prolificité est gênante, suspecte, qu'il s'agisse de Balzac ou de Goethe. Chez un penseur, elle dénonce un déséquilibre de fond, une disproportion entre le projet et les capacités individuelles, une présomption et un jugement erroné à l'égard de l'instrument expressif. Car pour un penseur le matériau qu'il faut accumuler, aussi bien comme vie vécue que comme expérience de passivité et de réceptivité, au sens large, à regarder le spectacle du monde, à écouter les voix et lire les mots, doit être tellement riche, exubérant, vaste, pour qu'on puisse en tirer une interprétation totale, qu'il n'en restera quantitativement qu'une moindre part pour la créativité, pour la saison exaltante du fruit, dans la vie temporelle de l'individu. Le philosophe est en son essence un réceptif, quelqu'un qui se retient, qui ne réagit pas à la stimulation, qui accumule et diffère l'action, y compris l'expression écrite. Sans doute Nietzsche écrit-il toujours de manière pénétrante, originale et vigoureuse, jusque dans les notes rapides qu'il prend à son propre usage. Le temps pour l'expérience directe lui faisant défaut, il s'est rattrapé par l'intensité, la concentration, grâce à une prodigieuse capacité d'imprégnation qui lui a permis d'intégrer les stimulations par des raccourcis interprétatifs fulgurants, des assimilations instantanées des matériaux concrets et abstraits les plus réfractaires. Pour ce faire il a dû brûler ses énergies vitales en une prompte et dévorante flambée.

 

Une fiction poussiéreuse

La littérature, à travers l'instrument de la parole, est la fiction qui consiste à dire quelque chose à quelqu'un qui n'écoute pas, qui n'existe pas. Tout le monde des livres supporte le poids de ce mensonge. L'écrit d'un philosophe ne peut contenir la vérité: celui-ci feint simplement de la dire, mais nulle voix ne résonne, nulle oreille n'entend, nul regard ne reçoit la vie.

 

Deux façons de penser

Avec grande emphase, Nietzsche établit une opposition entre les pensées qui naissent dans le cerveau d'un homme assis et celles qui jaillissent dans l'esprit de quelqu'un qui marche. Seules les dernières ont une vigueur, une validité. C'est une affirmation extravagante, qui toutefois clarifie bien des choses. Nietzsche fait part d'une expérience personnelle. Il a commencé à penser assis. Le style de ses œuvres de jeunesse le suggère et la manière dont sont rédigés les cahiers de cette période le démontre presque. Des pages et des pages, écrites sans relâche, et un discours unique qui se développe et s'étend, avec les circonvolutions et les ondoiements d'une pensée qui prend sa forme à mesure que l'écriture avance. C'est la manière adoptée par celui qui a une vocation d'homme de lettres et, en règle générale, les philosophes aussi écrivent de la sorte. On part d'une pensée, ou d'une image qui pousse à écrire, puis l'écriture va de pair avec l'argumentation, l'écriture produit la pensée. Telles sont les pensées de celui qui est assis. Avant de s'asseoir, l'auteur ne possède pas encore la pensée, mais juste une lueur, un point de départ.

Plus tard Nietzsche, dégoûté de tout ce qu'il a pensé de cette manière, veut changer radicalement ses pensées et ne s'assoit plus à une table. De nouvelles pensées lui viennent alors qu'il se promène en plein air, à Sorrente ou sur les bords de la mer en Ligurie. Chaque pensée, lorsqu'elle surgit dans son esprit, est totalement maîtrisée: l'écriture n'en sera plus que la reproduction (et l'art de l'homme de lettres, rendu subtil par l'apprentissage précédent, prendra soin de la qualité de cette reproduction). Chaque pensée «singulière» possède ainsi une expression autonome, isolée. Naît l'aphorisme, ou en tout cas l'écriture discontinue. Cette mutation stylistique traduit une conquête cognitive. La pensée qui se déployait en même temps que l'écriture était discursive en son essence et sa réalisation, elle avançait dans une recherche dont l'issue était incertaine. Après, la pensée s'impose comme un éclair, elle est communiquée la plupart du temps dans sa vibration immédiate. Quand on y ajoute une argumentation, celle-ci demeure interne à la pensée, elle en explicite le contenu, ne discute pas ce qui est différent, ne coordonne pas, ne se soucie pas de la continuité et de la cohérence d'une exposition plus large; elle rejette au loin souverainement toute contrainte, toute «moralité» déductive.

 

La science et le savant 

Allons épier la science moderne à son âge héroïque, au XVIIe siècle, lorsque les cerveaux sont en éveil, souvent géniaux, excités par l'exploration de terres vierges, et la nature n'est pas encore un objet de vivisection. La parure littéraire et rhétorique dont s'était toujours vêtue la science, tant qu'elle était restée viscéralement attachée à la philosophie, est, sinon mise de côté, du moins reléguée au second plan. Mais si l'on observe de près ces savants, dans les lettres qu'ils écrivent, dans leurs comportements, leurs désirs, on peut affirmer qu'ils ne sont pas entravés par la culture universitaire ni par les intérêts éditoriaux, et pourtant leurs existences ne témoignèrent guère en faveur de leurs connaissances. Les meilleurs sont ceux qui, comme Fermat, traitent la science comme un passe-temps. Les autres s'écrivent des lettres, comme à l'intérieur d'une communauté de savants, revendiquent la paternité de théories que d'aucuns prétendent avoir démontrées, dénoncent des intrigues, insinuent le doute quant aux calculs mathématiques et aux comportements de leurs adversaires, les traitant de scélérats. À cet égard, la polémique entre Leibniz et Newton est instructive. En outre, ils flattent le plus souvent les puissants. Par une sage prévoyance, ils réduisent le champ de leur recherche, ils entourent leurs territoires de barrières, pour mettre finalement en vente les produits «utiles» de leur propriété. Le personnage typique c'est Descartes: un mélange de passions viles, d'envies et de ressentiments, un homme peureux, ne songeant qu'à réprimer et étouffer tous les esprits brillants autour de lui, hypocrite et jésuite dans sa façon de dissimuler l'hétérodoxie de certaines de ses pensées. Si l'on étudie l'histoire de la science moderne en relation à la personnalité de ses protagonistes, vient à l'esprit la caractérisation qu'a donné Nietzsche des philologues classiques de son temps: créatures difformes, pédants sordides, maudits chrétiens.

 

Cinquante ans plus tôt

Une des intuitions de Nietzsche a eu comme effet cathartique de faire reculer la période de la décadence grecque, ce qui a élargi d'un coup notre horizon de modernes et nous a donné d'autres yeux pour regarder l'histoire. Socrate est celui par qui la décadence commence, Platon et Aristote sont des hommes de la décadence. Mais nos spéculations morales et théorétiques, nos idéologies ont bu le lait de Platon et d'Aristote, quoi qu'au prix de déformations et de contorsions funambulesques! Si on regarde avec les yeux de Nietzsche, on peut aujourd'hui voir mieux que lui – corrigeant certaines de ses erreurs de jugement et de fait – l'inversion fatale qui marque le début de la décadence grecque. La dialectique ne naît pas avec Socrate, mais un siècle avant lui, peut-être deux; la dialectique ne dissout pas l'instinct, elle est l'expression de l'instinct le plus puissant. Elle devient un facteur de désagrégation lorsqu'elle se mélange à la rhétorique, à la morale, à la littérature. Euripide n'est pas le corrupteur de la tragédie tel que Nietzsche le désigne, car déjà avant lui on peut percevoir des symptômes malsains. On peut aller jusqu'à dire que la tragédie tout entière peut être envisagée comme un phénomène de décadence – du moins sous la forme que nous connaissons – en tant que mysticisme qui se renie lui-même, qui cesse d'être une initiation, en s'étendant sans discrimination au demos. Eschyle a véritablement profané et divulgué les mystères éleusiniens. Ces éléments, et bien d'autres, suggèrent une datation encore antérieure. On trouve encore plus tôt, par exemple chez Hérodote, l'affirmation de la littérature proprement dite en tant qu'écriture. Le déclin du modèle du sage tel qu'il transparaît à travers la série Parménide, Zénon, Gorgias, aide à proposer une nouvelle date. Une dialectique falsifiée est déjà présente chez Sophocle, perceptible surtout à partir de ses tragédies de 440 av. J.-C. On pourrait retenir comme tournant décisif une époque de peu postérieure à la fin des guerres médiques, autour de 470 av. J.-C., à peu près au moment où s'effondre la puissance politique de la communauté pythagoricienne. Avec cette dernière, tombe l'interdit de communiquer les connaissances les plus précieuses. L'évolution très rapide de la sculpture grecque, de la fin du VIe siècle à la fin du Ve, ne laisse plus de doute quant au fait que le sommet de sa grandeur expressive a été atteint dans les premières décennies du Ve siècle.

 

Joueur d'échecs solitaire

Le philosophe moderne est semblable à un joueur d'échecs qui joue une partie tout seul, déplaçant les pièces de l'adversaire de telle manière que le coup soit utile (mais cela ne doit pas transparaître) au déroulement de son propre jeu.

 

Puissance du mensonge 

En nous parlant, en nous convaincant de la puissance du mensonge dans la religion, dans l'art, dans la philosophie, Nietzsche est un grand libérateur. Grâce à lui, nous devrions avoir compris que lorsqu'un homme s'affiche en public, qu'un individu s'exprime par des mots, des sons, des écrits, des couleurs, face au présent et à la postérité, nous serons toujours les spectateurs d'une comédie, il ne s'agira jamais de quelque chose de sain, de sérieux, de transparent. Si on désire autre chose, la santé, le naturel, la vérité, ce qui est limpide et authentique, on doit éliminer tout jeu de scène. Il faut donc condamner la philosophie, et non seulement ce qui porte ce nom à juste titre, c'est-à-dire un certain discours rhétorique écrit, mais également le poème de Parménide ou les aphorismes d'Héraclite, puisqu'ils étaient eux aussi récitation. Peuvent échapper à cette sanction les Upanishads, dont la tradition publique a été un événement contingent; sans doute peut-on en épargner quelques autres, lorsqu'une certaine expérience, une connaissance, ne nous ont pas été transmises directement par les auteurs, les protagonistes, les témoins oculaires. Le mensonge est l'instrument de la volonté de puissance, mais la volonté de puissance n'est pas mensongère. Telle est la libération indiquée par Nietzsche, même si ce n'est pas lui qui en a tiré les conclusions nihilistes, quant aux expressions publiquement consacrées, et encore moins les a mises en pratique. Mais, en ce cas, le nihilisme ne concerne que ce que «nous» appelons la culture. Y a-t-il une expression humaine qui s'accorde avec le naturel? Déjà l'événement théâtral réalise cette condition, lorsque ce n'est pas un acteur qui joue devant un public, mais la collectivité exaltée qui voit et agit, et qu'il n'y a ni spectateurs ni acteurs. On peut dire la même chose de ce pathos et des paroles prononcées d'individu à individu, qui, traduites plus tard dans un spectacle joué par un acteur pour un public, figées ensuite dans l'écriture, prendront le visage décadent de la philosophie.

 

Ce qui ne peut s'exprimer

L'idée illusoire que la grande émotion, le point culminant d'un tumulte intérieur, exige une figuration dans la sphère du visible, qu'elle ne puisse même être séparée de cette figuration, que la contorsion expressive soit le reflet le plus adéquat de cette émotion primordiale, bref l'essence baroque du drame musical de Wagner, c'est cela qui a fasciné Nietzsche en profondeur et de manière irrémédiable. C'est son égarement, sa paralysie face à Wagner. Il avait perçu plus exactement que ce dernier la nature de la musique, appelant dionysiaque son caractère extatique, le détachement, la déchirure, l'allusion extra-représentative au moyen du perceptible. Ainsi comprise, la musique demeure pure intériorité, qui ne cherche pas la visibilité puisqu'elle la sent inadéquate. Il y a une autonomie mystique dans cette perspective, qu'évoque Schopenhauer, et c'est de cette matrice que surgit le dionysiaque de Nietzsche. Mais alors Dionysos serait sans visage, un abîme insondable. Nietzsche recule devant l'inexprimable et appelle à son secours la solution baroque de Wagner. Le mélange de ces deux ingrédients si hétérogènes est présent dans la Naissance de la tragédie, mais on le retrouve encore plus tard, lorsque Nietzsche s'éloigne de Wagner. Du point de vue formel, le personnage de Zarathoustra est la transposition gestuelle, exotique, ondoyante, décorative, dramatique, perspectiviste, d'expériences mystiques plus secrètes. L'estime hyperbolique en laquelle Nietzsche a toujours tenu Ainsi parlait Zarathoustra montre qu'à son avis il était parvenu à exprimer d'une manière accomplie ce qu'on appelle d'habitude l'inexprimable. Une expression de ce genre, où la grimace, la contorsion dansante franchissent d'un bond l'abîme de l'inexprimable et donnent unité à l'hétérogène, confondant l'intériorité avec le symbole, peut à juste titre être appelée baroque. À ce prix, et par cette mise en scène, Nietzsche peut affirmer le sens de la terre. Il veut faire croire ainsi que seul le visible, le perceptible, est réel: il répugnait à admettre que notre monde est une apparence.

 

Au-delà de l'écriture

L'usage paroxistique de l'écriture philosophique chez Nietzsche, constamment poussé jusqu'aux limites de l'inexprimable, nous aide à dépasser cet instrument, à le regarder de plus haut. La réforme expressive de Nietzsche est, à ce titre, une allusion, dans un sens ésotérique, à une sphère de communication excluant l'écriture. Mais une autre réforme expressive se trouve aujourd'hui devant nous, une fois que l'on a reconnu la nature falsificatrice de l'écriture. Il y a vingt-cinq ou trente siècles, la pensée était communiquée d'individu à individu, par la présence et la voix: pourquoi cela ne serait-il plus possible à nouveau? Le démon de l'écriture, dans la figure de tension extrême, inassouvie et tragique, qu'il prend chez Nietzsche, nous met en crise vis-à-vis de l'écriture elle-même. Et ce n'est pas continuer le chemin de Nietzsche, que de le suivre, comme d'autres l'ont fait, sur de vertigineux «ponts de mots» qui, sans son pathos, apparaissent comme des toiles d'araignées stériles.

Si l'on étend le discours de la pensée à la vie, si l'on prend en bloc tout ce qui chez Nietzsche parle vers nous, si, à présent, après Nietzsche, nous jugeons Nietzsche sous le profil de l'expression écrite, une question cruciale surgit quant à son enseignement sur la vie, son éloge de la vie: quel sens y a-t-il à désigner l'affirmation dionysiaque, la folie, le jeu, contre toute abstraction et momification, tout finalisme languissant, épuisé, et, en même temps, consumer sa vie à écrire, c'est-à-dire dans la comédie, dans le déguisement, dans le masque, dans la non-vie?

 

Avidité de vivre

L'art est ascétisme et déjà Nietzsche disait que l'artiste parfait est détaché du réel. Il ajoutait toutefois que l'artiste, de façon velléitaire, veut quelquefois être lui-même le personnage qu'il décrit, mais que cela lui est impossible. Concernant l'artiste décadent de notre siècle, on peut aller plus loin: c'est précisément en cela que l'art l'intéresse, parce qu'il veut, avant toute autre chose, «vivre» lui-même ce qu'il représentera pour en noter ensuite simplement l'expérience. Sa production est réglée par ce qu'il désirerait vivre. En général cela ne lui réussit pas, si bien qu'en définitive il ne vit pas et n'est pas non plus un artiste.

 

Un langage non décoratif

Les grands mystiques ne sont pas de grands stylistes. Böhme, Plotin, etc., ne sont qu'incidemment hommes de lettres, car ils ne traitent pas leur expression comme quelque chose d'autonome, de détaché de leur intériorité. Ce qu'ils écrivent est une simple remémoration de ce qu'ils ont ressenti. Le matériau d'images et de concepts, auquel ils se trouvent confrontés par hasard, est pris comme un intermédiaire symbolique direct de leur vie intérieure, sans aucun souci formel.

 

Un cerveau sans répit

Parvenu à maturité, Nietzsche lit rarement les classiques latins et grecs, ou même allemands et anglais. Font exception quelques bons auteurs français. Il ne lit jamais directement les philosophes importants; il se contente souvent des manuels d'histoire de la philosophie. De l'un de ces manuels il tire ses informations sur Spinoza, qu'il désigne ensuite comme l'un de ses précurseurs. En revanche, il lit et parcourt toute sorte de livres du XIXe siècle, c'est-à-dire contemporains, parmi lesquels de nombreux ouvrages d'érudition. Il y cherche de la matière nouvelle: c'est le métier d'homme de lettres qui le pousse. Même le cerveau le plus productif a des passages à vide: alors Nietzsche le stimule de la sorte, pour en tirer à tout prix des jugements. La qualité des réflexions qui surgissent en lui à l'aide de ce mécanisme ne saurait être sublime, et il le sait.

 

Un style bariolé

Les critiques de Nietzsche à l'égard du style de Platon sont dignes d'être méditées. Il a soutenu que Platon manque de forme et de style parce qu'il mélange toutes les formes et tous les styles. C'est un point de vue élevé, par rapport à l'exaltation traditionnelle du style de Platon. Nietzsche a vu qu'un tel mélange de styles trahit une compétition pour atteindre à l'excellence dans tous les styles. Et il se peut que Nietzsche se soit même aperçu que cette outrecuidance rhétorique, par laquelle Platon a pu persuader qu'il était le meilleur sage, le meilleur pédagogue, le meilleur dialecticien, le meilleur savant, était cette même frénétique aspiration qui le possédait aussi. Toute l'œuvre de Nietzsche est une lutte pour la conquête d'un langage nouveau et supérieur du poète, du penseur, du prophète, du mystagogue. Aussi, les défauts de Platon, dans le style bigarré et chatoyant, sont également ceux de Nietzsche, ce sont les limites de l'homo rhetoricus.

 

L'ermite se venge

Les vices du solitaire ont polarisé Nietzsche sur le problème moral. L'ermite rumine de manière obsédante son ressentiment envers ceux qui l'enferment dans son isolement, qui le tourmentent par des sentiments et des comportements mesquins. Il a toujours été fils de famille, assujetti à sa mère et sa sœur. Il a vécu dans le milieu universitaire, qu'il abhorrait, dans le milieu de Wagner, qui le repoussait. Puis il s'est retrouvé finalement tout seul, à fouiller, à se souvenir, à regretter, à détester. Sa vie s'est réduite à l'écriture. Il fut surtout un moraliste, puisque par ce biais seulement, dans un esprit philosophique, ses problèmes personnels pouvaient devenir de la littérature. La vertu hypocrite de sa sœur devint la vertu chrétienne.


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