Abraham Zemsz
La vie d’Abraham ‘Abrasza’ Zemsz (1917-1979) fut toute son œuvre. Tous ceux et celles qui l’ont connu gardent de sa conversation infinie un souvenir ébloui. Sans domicile fixe, sans ‘travail’, il parcourait Paris et conversait des heures durant avec les amis rencontrés, quand il n’intervenait pas au séminaire de Lévi-Strauss au Collège de France, ou accompagnait Leroi-Gourhan dans les grottes d’Arcy-sur-Cure. Homme de ‘parole’, il a côtoyé une grande partie de l’intelligentsia parisienne de son temps: anthropologues, philosophes, artistes, galeristes, psychanalystes, et certains l’évoquent encore avec émotion.
Né en 1917 à Moscou, de parents juifs polonais, il gagne Paris en 1938. Il participe à la résistance, s’engage dans l’Armée d’Anders, puis dans l’armée britannique. En 1948, il est combattant volontaire dans la guerre d’Indépendance d’Israël. De retour à Paris en 1949, il y vivra jusqu’à son suicide en 1979. Outre les Optiques cohérentes, on peut lire une intervention au Séminaire de Claude Lévi-Strauss sur les dessins des Indiens Tickao, Yanomami et Piaroa (1970) et un article sur les conventions picturales du langage aztèque (1978) (en ligne sur Persée).
Photo Elisabeth Brami
