ALFRED KORZYBSKI
UNE CARTE N'EST PAS LE TERRITOIRE


Le rôle du langage dans les processus perceptuels. Alfred Korzyski, Une carte n'est pas le territoire

Préface à la première édition
de Science and Sanity (1933)*

Il est difficile pour un philosophe de se rendre compte qu'en vérité chacun enclôt sa discussion à l'intérieur des limites que j'ai posées devant vous. La frontière se place à l'endroit exact où celui qui discute commence à se passionner. [1]

A. N. WHITEHEAD

Que tous les démolisseurs ajoutent forcément de nouvelles idioties de leur cru pour remplir le vide entraîné par l'annihilation du passé, est sans doute une loi de la nature. [2]

E. T. BELL

Enseigner sans système rend l'apprentissage difficile.

Le Talmud

Le profane, l'homme 'pratique', l'homme de la rue, dit : Cela me concerne-t-il ? La réponse est affirmative et grave. Notre vie dépend entièrement des doctrines établies en matière d'éthique, de sociologie, d'économie politique, de gouvernement, de droit, de médecine, etc. Cela affecte consciemment ou inconsciemment tout le monde, à commencer par l'homme de la rue, parce que c'est lui qui est le moins protégé.[3]

A. K.

Quand de nouvelles orientations cessent d'apparaître dans la vie d'une personne, son comportement cesse d'être intelligent. [4]

C. E. COGHILL

 

Prête ton attention à cette leçon-là,
Essaie encore ;
Si tu ne réussis pas la première fois
Essaie encore ;
Alors ton courage apparaîtra,
Car si tu persévères
Tu gagneras, ne crains rien
Essaie encore.

WILLIAM EDWARD HICKSON

 

 

Les parties principales de ce travail ont déjà été présentées sous forme de conférences devant diverses Universités, Instituts de Technologie, Associations d'enseignants et de médecins, et autres groupes scientifiques. Les grandes lignes en ont été présentées pour la première fois devant le Congrès international de mathématiques de Toronto en 1924, et publiées en brochure. Une élaboration ultérieure du système a été lue devant la Société des Maladies nerveuses et mentales de Washington (D. C.) en 1925, puis devant la Société de Psychopathologie de Washington (D. C.) en 1926, et publiée ensuite. Une version plus complète a été exposée devant le Congrès des mathématiciens des pays slaves à Varsovie en Pologne, en 1929. Un aspect particulier et nouveau du sujet, lié aux réflexes conditionnels de Pavlov, a été décrit dans ses grandes lignes devant le Premier Congrès d'Hygiène mentale à Washington (D. C.), en 1930.
   D'autres aspects ont été discutés devant la Société américaine de Mathématiques, le 25 Octobre 1930, et la section Mathématiques de la Société américaine pour le Progrès de la Science, le 28 Décembre 1931. Ce dernier article est repris dans ce volume (Supplément III).

La meilleure illustration du caractère général de ce travail-ci réside peut-être dans les deux analogies suivantes. Il est bien connu que n'importe quelle machine exige un lubrifiant pour son bon fonctionnement. Sans porter aucun jugement sur l'actuel 'âge de la machine', nous devons admettre que cet âge est technologiquement très avancé, et que, sans cet état d'avancement, nombre de recherches scientifiques nécessitant des instruments très précis auraient été impossibles. Supposons que l'humanité n'ait jamais disposé de lubrifiant pur, mais que les lubrifiants existants aient toujours contenu du sable émeri, dont la présence n'eût pas été décelée. Dans de telles conditions, tous les progrès techniques et toutes leurs conséquences auraient été impossibles. Chaque machine ne durant que quelques semaines ou quelques mois au lieu de plusieurs années, le prix des machines et leur coût d'utilisation seraient devenus tout à fait prohibitifs. Le progrès technique aurait été retardé de plusieurs siècles. Et maintenant, supposons que quelqu'un découvre un moyen simple d'éliminer le sable des lubrifiants ; aussitôt les progrès techniques actuels deviennent possibles, et s'accomplissent graduellement.

Quelque chose de similaire s'est produit dans nos affaires humaines. Techniquement, nous sommes très avancés, mais les prémisses élémentalistes qui sous-tendent nos relations humaines, pratiquement depuis Aristote, n'ont pas du tout changé. La présente recherche dévoile qu'un facteur particulièrement nocif intervient dans le fonctionnement de notre système nerveux, un « lubrifiant plein de sable » en quelque sorte, qui freine le développement de relations humaines saines et empêche la sanité générale. Il s'avère que dans la structure de nos langages, de nos méthodes, de nos ' habitudes de pensée', de nos orientations, etc., nous conservons des facteurs trompeurs, psychopathologiques. Ces facteurs ne sont nullement inévitables, comme on le montrera, ils peuvent au contraire être facilement éliminés par un entraînement spécial, thérapeutique dans ses effets, et qui a par conséquent une valeur préventive éducative. Cet 'émeri' dans le système nerveux, je l'appelle : l'identification. L'identification met en jeu des 'principes' profondément enracinés qui sont invariablement non conformes aux faits ; par conséquent, nos orientations fondées sur ces principes ne peuvent pas nous conduire à l'ajustement et à la sanité.

Une analogie médicale s'impose ici. Nous découvrons un parallèle particulier entre l'identification et les maladies infectieuses. Les données historiques attestent que dans des conditions primitives les maladies infectieuses ne peuvent pas être contrôlées. Elles se répandent rapidement, tuant parfois plus de la moitié de la population touchée. L'agent infectieux peut être transmis soit directement par des humains, soit par des rats, des insectes, etc. Avec le progrès de la science, nous sommes capables de contrôler la maladie, et diverses méthodes préventives importantes, comme l'hygiène, la vaccination, etc., sont à notre disposition.

L'identification apparaît aussi comme quelque chose d''infectieux', car elle est transmise à l'enfant, directement, ou indirectement par les parents et les enseignants, par le mécanisme et la structure du langage, par les 'habitudes de pensée' établies et reçues en héritage, par ce qui règle l'orientation de l'existence, etc. Il existe aussi nombre d'hommes et de femmes qui font délibérément le métier de répandre la maladie. L'identification rend impossibles une sanité générale et un ajustement parfait. La formation à la non-identité exerce un effet thérapeutique chez les adultes. Le degré de guérison dépend de nombreux facteurs, tels que l'âge de la personne, la gravité de l''infection', la persévérance dans la formation à la non-identité, etc. Avec les enfants, la formation à la non-identité est extrêmement simple. Elle joue le rôle à la fois de l'hygiène, et d'une vaccination préventive, tout aussi simple et efficace.

Comme dans les maladies infectieuses, certaines personnes, bien qu'habitant dans la zone touchée, sont à peu près immunisées contre cette maladie. D'autres sont irrémédiablement prédisposées.

Le présent travail est rédigé pour s'adresser à l'homme d'intelligence normale, parce qu'avant que nous puissions entraîner des enfants à la non-identité par une éducation préventive, parents et enseignants doivent disposer d'un manuel pour s'orienter eux-mêmes. Je ne prétends pas avoir donné là une formule magique, loin s'en faut ; mais il semble impératif que soient éliminés les facteurs neuro-psycho-logiques qui rendent impossible une sanité générale.

J'ai placé en épigraphe aux différents chapitres et parties du livre un grand nombre de citations importantes. Je l'ai fait pour faire prendre conscience au lecteur de ce que, d'un côté, il y a déjà en circulation dans l''univers du discours' une quantité de connaissance et de sagesse authentiques, et que d'un autre côté, cette sagesse n'est pas appliquée de façon générale, et, dans une large mesure, elle ne peut l'être tant que nous ne parvenons pas à construire un système simple, fondé sur l'élimination complète des facteurs pathologiques.

Un système, au sens où nous l'entendons ici, représente un ensemble complexe de doctrines coordonnées, donnant lieu à des règles méthodologiques et à des principes d'action qui affectent l'orientation que nous adoptons pour agir et pour vivre. Tout système contient un nombre très élevé d'hypothèses, de présupposés, etc., qui dans l'ensemble ne sont pas manifestes mais opèrent inconsciemment. Cela les rend extrêmement dangereux, parce que s'il se trouve que certains de ces présupposés inconscients ne sont pas conformes aux faits, toute l'orientation de notre vie est pervertie par ces facteurs trompeurs inconscients, avec pour effet inéluctable un comportement et un mal-ajustement nuisibles. Aucun système n'a jamais été pleinement exploré quant à ses présupposés inconscients sous-jacents. Tout système est exprimé dans un langage qui possède une certaine structure, qui se fonde à son tour sur des présupposés silencieux et qui, en fin de compte, reflète et renforce ces présupposés sur et dans le système. Cette liaison est très étroite et nous permet d'explorer un système, dans une large mesure, grâce à une analyse structurelle linguistique.

Le système par lequel aujourd'hui l'Occident vit, souffre, 'prospère', endure la faim et meurt, n'est pas au sens strict un système aristotélicien. Aristote avait bien trop le sens des réalités pour cela. Il s'agit, en revanche, d'un système qu'ont formulé ceux qui, pendant presque deux mille ans depuis Aristote, ont contrôlé notre savoir et nos méthodes d'orientation, qui pour leurs propres desseins n'ont retenu d'Aristote et de Platon que ce qui, aujourd'hui, nous apparaît comme le pire, et qui, avec les ajouts de leur cru, ont imprimé sur nous ce système composite. Ils y ont été fortement aidés par la structure du langage et les habitudes psycho-logiques qui, depuis les premiers hommes jusqu'à nos jours, nous ont tous affectés, consciemment ou inconsciemment, et ont introduit de sérieuses difficultés jusqu'en science et en mathématiques.

*. N.d.t. : La version proposée est celle du texte intégral, à ces détails près :

– Quand Korzybski cite ou évoque un auteur, il indique un numéro entre parenthèses qui renvoie à la liste des 619 ouvrages de sa bibliographie de 1933. Nous avons remplacé ces numéros par d'autres, entre crochets, de [1] à [9] ; et à la fin, nous reprenons ces seules références, telles que Korzybski les a fournies (il n'y précise ni la date ni l'éditeur).

– Nous avons supprimé six lignes qui expliquaient au lecteur du livre la méthode de renvoi aux ouvrages propres à chaque chapitre. Cette suppression est signalée par [...]

– Nous avons ajouté quelques notes brèves [N.d.t.] pour éclairer des allusions à l'actualité historique et scientifique de 1933.

 

[n.d.e.]

 La première édition de l'ouvrage majeur d'Alfred Korzybski a été publiée en 1933 (The International non-Aristotelian Library Publishing Company, Lakeville, Connecticut) sous le titre : Science and Sanity. An Introduction to non-Aristotelian systems and General Semantics.

De son vivant, Korzybski a publié deux autres éditions qui reproduisent intégralement la première édition, complètent la première bibliographie et ajoutent une longue Introduction à la deuxième édition (1941), puis une Préface à la troisième édition (1948). Deux autres éditions ont paru après sa mort (1958 et 1993).

Nous avons tiré de Science and Sanity :
– La préface à la première édition (1933).
– La liste des auteurs auxquels Korzybski dédie son système; ce frontispice est intéressant pour en repérer la filiation.
– La Table des matières de l'ouvrage.

Nos dirigeants : hommes politiques, 'diplomates', banquiers, prêtres de toutes confessions, économistes, hommes de loi, etc., et la majorité des enseignants, demeurent de nos jours largement ou entièrement ignorants de la science moderne, des méthodes scientifiques, des données structurelles linguistiques et sémantiques de 1933, et manquent également de l'indispensable bagage historique et anthropologique, sans lequel une saine orientation est impossiblen. Cette ignorance est souvent délibérée puisqu'ils refusent presque tous, sous des prétextes divers, de lire les ouvrages modernes traitant de ces sujets. Il en résulte qu'un conflit est créé et entretenu entre la position avancée de la science affectant les conditions concrètes de l'existence, et les orientations de nos dirigeants, qui restent souvent archaïques pendant des siècles ou pendant un ou deux millénaires. Les conditions du monde actuel sont chaotiques ; psycho-logiquement il existe un état d'impuissance – de désespoir qui se traduit souvent par des sentiments d'insécurité, d'amertume, etc., et nous avons récemment été témoins de déchaînements de masse psychopathologiques, similaires à ceux des âges des ténèbresn. Peu d'entre nous ont actuellement pris conscience que, tant que prévaut cette ignorance de nos dirigeants, aucune solution à nos problèmes humains n'est possible.

 

n. Sur ces sujets la littérature est très vaste, et il est impossible de la présenter ici, ni dans ma bibliographie ; cependant je peux suggérer en guise d'introduction les titres [5], [6], [7], [8], [9]. Ces ouvrages fournissent à leur tour d'autres références.

 

 

n. N.d.t. : Korzybski fait sans doute allusion à la première guerre mondiale à laquelle il participa tout d'abord comme volontaire dans la Deuxième Armée russe.

 

Un système non-aristotélicien fait apparaître cette perspective radicalement nouvelle selon laquelle dans une classe de vie humaine, l'ignorance méthodologique et structurelle élémentaire de ce que sont le monde et nous-mêmes, tels que la science les révèle, introduit inéluctablement des facteurs trompeurs, car nul ne peut s'abstenir de faire des hypothèses structurelles conscientes ou inconscientes. Le seul et vrai problème semble être par conséquent : nos hypothèses structurelles en 1933 sont-elles primitives ou datent-elles bien de l'année 1933 ? La 'vulgarisation scientifique' traditionnelle n'est pas la solution, elle fait souvent des dégâts. Le progrès de la science est essentiellement dû aux méthodes scientifiques et aux révisions linguistiques et, de la sorte, les nouveaux faits découverts par ces méthodes ne peuvent pas être correctement exploités par des orientations psycho-logiques et des langages périmés. Les utiliser de cette façon n'engendre bien souvent que confusion et instabilité. Avant que nous puissions nous ajuster aux nouvelles conditions d'existence, essentiellement créées par la science, il nous faut en tout premier lieu réviser nos méthodes d'orientation, largement périmées. Alors seulement, nous serons capables de nous ajuster correctement aux nouveaux faits.

Des recherches montrent que les données structurelles scientifiques essentielles, en 1933, concernant le monde et nous-mêmes, sont extrêmement simples, plus simples même que n'importe quelle lubie structurelle des primitifs. En général, nous avons suffisament de bon sens pour trouver chaussure à notre pied, mais nous n'en avons pas assez pour réviser nos vieilles méthodes d'orientation, afin qu'elles soient conformes aux faits. L'élimination des identifications primitives, qui est facilement réalisée dès que nous nous y mettons sérieusement, produit l'indispensable changement psycho-logique en direction de la sanité.

La 'nature humaine' n'est pas un produit élémentaliste de la seule hérédité, ni du seul environnement, mais représente un produit final très complexe de l'organisme-comme-un-tout, produit de l'ensemble multiple enviro-génétique. Une fois ceci posé, il semble évident que pour une classe de vie humaine, les faits linguistiques, structurels et sémantiques représentent des facteurs environnementaux puissants et permanents, constituant des composants majeurs des problèmes. La 'nature humaine' peut être changée, dès lors que nous savons comment la changer. L'expérience et l'expérimentation montrent que 'changer la nature humaine', ce qui était supposé impossible sous le règne de l'élémentalisme verbal, peut être accompli dans la plupart des cas en quelques mois, à condition d'attaquer ce problème au moyen de la technique particulière, non-élémentaliste, neuro-psycho-logique, de la non-identité.

Si l'ignorance et les identifications de nos dirigeants pouvaient être éliminées, bien des facteurs trompeurs, transmis par l'action éducative de la famille et de l'école, ou par d'autres moyens puissants, cesseraient d'être imposés et imprimés en nous, et la révision de nos systèmes serait encouragée au lieu d'être entravée. Des solutions efficaces à nos problèmes apparaîtraient spontanément et sous des formes simples ; nos 'chaussures' iraient bien à nos 'pieds' et nous pourrions 'marcher dans la vie' confortablement au lieu d'endurer les souffrances actuelles.

Puisque nos systèmes existants semblent faillir à bien des égards et puisqu'ils contiennent des facteurs psychopathologiques essentiellement dus à certains présupposés du système aristotélicien, mais aussi par souci de faire court, je qualifie d'«aristotélicien» tout le complexe systémique à l'œuvre. Je qualifie de «non-aristotélicien» le plan d'ensemble d'un système nouveau et moderne, bâti après le rejet des facteurs trompeurs. Pour éviter les malentendus je tiens à affirmer explicitement ici ma profonde admiration pour le génie extraordinaire d'Aristote, surtout si l'on considère l'époque où il a vécu. Néanmoins, l'altération de son système et la rigidité qu'a imposée ce système altéré, tel qu'il a été appliqué de force pendant presque deux mille ans par les groupes au pouvoir, souvent sous des menaces de torture et de mort, ont conduit et ne peuvent que conduire à davantage de désastres. D'après ce que nous savons d'Aristote, il est peu probable que, s'il était vivant, il tolérerait de telles altérations, ou la rigidité artificielle du système qu'on lui attribue d'habitude.

Étudier conjointement la psychiatrie et les mathématiques et leurs fondements est grandement instructif. Dans le développement de la civilisation et de la science nous observons que certaines disciplines, par exemple cette très jeune science qu'est la psychiatrie, ont rapidement progressé. D'autres disciplines comme les mathématiques, la physique, etc. , ont progressé lentement jusqu'à une période récente, surtout à cause de certains dogmes et préjugés. Depuis peu, certains de ces préjugés ont été éliminés, et le progrès de ces sciences est alors devenu extrêmement rapide. D'autres disciplines encore, comme la 'psychologie', la 'philosophie' traditionnelle, la sociologie, l'économie politique, l'éthique, etc. , ont très peu développé leurs principes pendant près de deux mille ans, malgré la profusion de nouvelles données accumulées.

Beaucoup de causes sont responsables de ce curieux état de choses, mais je n'en évoquerai que trois, par ordre d'importance. (1) Tout d'abord, ces disciplines à développement lent sont les plus proches de l'homme, et un homme primitif ou une personne complètement ignorante considère 'savoir absolument tout' de ces problèmes parmi les plus complexes qui soient. Cette tendance générale à 'tout savoir' crée un ensemble multiple environnemental, psycho-logique, linguistique, etc., bourré d'identifications qui produisent dogmes, préjugés, malentendus, peurs, et que sais-je encore, rendant presque impossible une approche scientifique impersonnelle et impartiale. (2) Peu d'entre nous ont conscience des incroyables pièges, certains de caractère psychopathologique, que nous tend la structure de notre langage courant. Cela aussi rend impossible toute approche scientifique, ou tout accord sur des points capitaux. Nous tâtonnons par essais et erreurs, à la façon des animaux, et par des luttes, des guerres, des révolutions, etc., tout aussi animales. Ces deux premiers points nous concernent à peu près tous, et introduisent de grandes difficultés, même en mathématiques. (3) L'une des principales causes de la progression si rapide qu'a connue la psychiatrie en une si courte période, en contraste avec la 'psychologie', est qu'elle étudie des symptômes relativement simples et relativement distincts. Mais comme ces symptômes ne sont pas isolés, et comme ils représentent des réactions de l'organisme-comme-un-tout, leur étude partielle donne des aperçus sur les mécanismes généraux et fondamentaux. Si nous étudions les mathématiques et les sciences mathématiques en tant que formes du comportement humain, nous étudions aussi des réactions humaines simplifiées et distinctes, du type « un et un font deux », « deux et un font trois », etc., et là aussi nous avons des aperçus des mécanismes généraux. En psychiatrie nous étudions des réactions psycho-logiques simplifiées, sous leur pire forme ; en mathématiques et en sciences mathématiques, nous étudions des réactions psycho-logiques simples, sous leur meilleure forme. Quand les deux types de réactions sont étudiés conjointement, des résultats tout à fait inattendus et de très grande portée apparaissent, qui affectent profondément chaque phase connue de la vie de l'homme et de son activité, y compris la science. Les résultats d'études aussi nettement distinctes n'entrent pas en conflit, mais se complètent mutuellement, élucidant avec une grande clarté un mécanisme général à l'œuvre en chacun de nous. Les études psychiatriques nous aident de la façon la plus imprévue à résoudre des paradoxes mathématiques ; et les études mathématiques nous aident à résoudre de très importants problèmes en psychothérapie et dans la prévention de troubles psycho-logiques.

L'histoire montre que le progrès de la science et de la civilisation passe d'abord par une accumulation d'observations ; ensuite, par une formulation préliminaire de sortes de 'principes' (qui impliquent toujours des hypothèses inconscientes); et enfin, lorsque le nombre d'observations augmente, par la révision et, le plus souvent, le rejet des 'principes' non justifiés, ou non conformes aux faits dont on découvre finalement qu'ils ne représentent que des postulats. À cause du caractère cumulatif et non-élémentaliste du savoir humain, une simple contestation d'un 'principe' ne nous mène pas loin. Pour l'efficacité, les hypothèses sous-tendant un système doivent être : (1) découvertes, (2) testées, (3) éventuellement contestées, (4) éventuellement rejetées, et (5), il faut construire un système débarrassé des postulats qui pourraient avoir été mis en cause.

 

 

Des exemples abondent dans tous les domaines, mais l'histoire des systèmes non-euclidiens et non-newtoniens fournit les illustrations les plus simples et les plus immédiates. Ainsi, le cinquième postulat d'Euclide n'était pas satisfaisant, même pour les contemporains, mais ces contestations n'ont eu aucun effet pendant plus de deux mille ans. Ce n'est qu'au dix-neuvième siècle que le cinquième postulat a été rejeté, et que des systèmes non-euclidiens furent construits sans y faire appel1. L'apparition de tels systèmes a marqué une profonde révolution dans les orientations humaines. Au vingtième siècle, des 'principes' beaucoup plus importants sous-tendant nos notions du monde physique, comme la 'simultanéité absolue', la 'continuité' des processus atomiques, la 'certitude' de nos expérimentations et de nos conclusions, etc. , ont été remis en question, et des systèmes ont alors été construits sans y faire appel. À leur suite nous avons désormais la superbe physique non-newtonienne et sa vision du monde, fondées sur l'œuvre d'Einstein et des pionniers des quanta.

Enfin, pour la première fois dans notre histoire, certains des 'principes' les plus importants de tous les principes, cette fois-ci dans le 'monde mental', ont été contestés par des mathématiciens. Par exemple la validité universelle de ce qu'on appelle «loi logique du tiers exclu» a été remise en question2. Malheureusement, à ce jour, aucun système entièrement constitué qui soit fondé sur cette remise en question n'a été formulé; cette contestation est donc restée largement sans effet, même si les potentialités d'une certaine 'logique' non-aristotélicienne, quoique élémentaliste et non satisfaisante, sont aujourd'hui manifestes.

Des recherches plus poussées ont révélé que la généralité de la « loi du tiers exclu » n'est pas un postulat indépendant, mais qu'il s'agit seulement d'une conséquence élémentaliste d'un principe d''identité' antérieur, invariablement non conforme aux faits, souvent inconscient et donc particulièrement pernicieux. L'identité se définit comme « la ressemblance absolue sous tous les aspects », et c'est ce « tous » qui rend impossible l'identité. Si nous ôtons de la définition ce « tous », alors le terme « absolu(e) » perd sa signification ; nous avons une « ressemblance sous certains aspects », mais nous n'avons pas l''identité', mais seulement la 'similitude', l''équivalence', l''égalité', etc. Si nous considérons n'avoir affaire qu'à des processus submicroscopiques interconnectés qui changent constamment, processus qui ne sont, ni ne peuvent être, 'identiques à eux-mêmes', le vieil adage « chaque chose est identique à elle-même » devient en 1933 un principe invariablement non conforme aux faits.

 

 

1. N.d.t. : Dans ses Éléments, Euclide (fin du IVe siècle av. J.-C.) tente de fonder la géométrie sur quelques énoncés, parmi lesquels figurent cinq postulats ou «demandes» («on demande que...»), qu'il ne démontre pas, mais qui lui sont nécessaires pour déduire des propositions qui semblent vérifiées expérimentalement. La plus importante de ces demandes est le cinquième postulat, dit postulat des parallèles, qui peut se formuler ainsi : « Par un point extérieur à une droite, il passe une parallèle à cette droite, et une seule. » De nombreux successeurs d'Euclide estimèrent que ce postulat n'en était pas un et tentèrent en vain de le déduire des autres postulats. Les géométries non-euclidiennes sont construites en remplaçant le cinquième postulat d'Euclide par l'un ou l'autre des deux suivants : «Par un point extérieur à une droite, il passe au moins deux parallèles à cette droite» (Bolyai, 1802-1860, et Lobatchevski, 1792-1856), ou: « Par un point extérieur à une droite, il ne passe aucune parallèle à cette droite » (Riemann, 1826-1866).

 

2. N.d.t. : Korzybski fait allusion aux travaux de Jan Lukasiewicz et d'Alfred Tarski.

Quelqu'un pourra dire: « D'accord, mais pourquoi en faire un tel plat ? ». À cela je répondrai : «L'identification se retrouve chez tous les peuples primitifs connus ; dans toutes les formes connues de maladies 'mentales' ; et dans la grande majorité des mal-ajustements personnels, nationaux et internationaux. Par conséquent il est important d'éliminer de nos systèmes prévalants un facteur aussi nocif. » Il est sûr que personne ne voudrait contaminer son enfant par un germe dangereux, sitôt connu le danger du facteur en question. En outre, les effets d'une élimination complète de l'identité ont une si grande portée et sont si bénéfiques à la vie quotidienne de chacun et à la science1, qu'« en faire tout un plat » non seulement est justifié, mais devient une des premières tâches à accomplir. Quiconque étudiera le présent ouvrage sera facilement convaincu, par ses observations des difficultés de l'homme dans son existence et dans la science, que la majorité de ces difficultés naissent d'évaluations obligatoirement fausses, dues à des identifications inconscientes non conformes aux faits.

Le présent travail formule donc un système, appelé non-aristotélicien, qui se fonde sur le rejet complet de l'identité et de ses dérivés, et qui désigne les facteurs structurels de la sanité, très simples mais puissants, qui peuvent être trouvés dans la science. Le développement expérimental de la science et de la civilisation implique invariablement des discriminations de plus en plus fines. Chaque raffinement signifie que certaines identifications ont été éliminées quelque part, mais il en reste encore de nombreuses sous une forme partielle et essentiellement inconsciente. Le système non-aristotélicien formule le problème général de la non-identité, et fournit des moyens non-élementalistes d'une simplicité enfantine pour l'élimination complète et consciente de l'identification et d'autres facteurs trompeurs ou psychopathologiques, dans tous les domaines connus auxquels l'homme se consacre, en science, dans l'éducation, et dans toutes les phases connues de la vie individuelle, nationale et internationale. Ce travail, et son application à l'éducation et à la psychothérapie, a été soumis à l'expérimentation depuis plus de six ans.

Le volume se divise en trois grandes parties. Le Livre I dresse un panorama général des facteurs structurels non-aristotéliciens découverts par la science, qui sont essentiels dans un manuel. Seules ont été retenues, interprétées et évaluées les données nécessaires pour parvenir à une maîtrise complète du système. Le Livre II présente une introduction générale aux systèmes non-aristotéliciens et à la sémantique générale exempts d'identité, et fournit une technique pour éliminer les facteurs trompeurs de nos réactions psycho-logiques. Le Livre III apporte des données structurelles supplémentaires sur les langages, ainsi qu'un aperçu des caractéristiques structurelles essentielles du monde empirique, mais seulement dans la mesure où elles sont pertinentes pour l'entraînement à la discipline non-aristotélicienne.

[...]

Le Livre II forme à lui seul un tout, et peut donc être lu indépendamment des autres, après que le lecteur se sera familiarisé avec le tableau des abréviations pages 15 et 16 [chap. I], et avec les Chapitres II et IV. Mais je crois que pour le meilleur résultat, le livre doit être lu d'un bout à l'autre sans que le lecteur s'arrête sur des passages qui ne sont pas tout à fait clairs au premier abord, et lu au moins deux fois. À la deuxième lecture, des passages qui n'étaient pas clairs la première fois deviendront évidents, parce que dans un système aussi large, le début présuppose la fin, et vice versa.

La découverte de facteurs trompeurs aussi importants et tout à fait généraux dans les systèmes plus anciens conduit à une révision de grande portée de toutes les disciplines existantes. À cause des complexités modernes de la connaissance, cette révision ne peut être effectuée que par l'action de spécialistes coopérant en groupe, et unis par un seul principe de non-identité, nécessitant un traitement structurel.

Pour répondre aux besoins les plus urgents, et pour présenter les résultats de ce travail au public à des prix raisonnables, Les Éditions internationales non-aristotéliciennes ont été fondées, qui seront imprimées et diffusées par la Science Press Printing C°, Lancaster, en Pennsylvanie, U.S.A., et Grand Central Terminal, New York.

Il est également prévu de créer une Société internationale non-aristotélicienne, avec des bureaux en relation avec toutes les institutions d'enseignement dans le monde, où un travail de coopération scientifique pour l'élimination de l'identité pourra être entrepris, puisque ce travail excède les capacités d'un seul homme.

Puisque les Éditions et les Sociétés sont à visée internationale, j'ai adopté, pour l'essentiel, l'orthographe et la grammaire d'Oxford, qui sont un heureux compromis entre l'anglais des États-Unis et celui du reste du monde. Dans certains cas j'ai dû utiliser certaines formes d'expressions qui ne sont pas tout à fait courantes, mais ces légères entorses m'ont été imposées par le caractère du sujet, l'exigence de clarté, et la nécessité de prudence dans les généralisations. La révision du manuscrit et la lecture des épreuves, ajoutées à d'autres responsabilités d'édition et de publication, a représenté une tâche très lourde pour un seul homme, et j'espère seulement ne pas avoir laissé passer un trop grand nombre d'erreurs. J'en appelle aux lecteurs pour des corrections et suggestions.

Les Éditions internationales non-aristotéliciennes sont une entreprise scientifique, à buts non commerciaux, et l'intérêt et l'aide des chercheurs, des enseignants, et de ceux qui ne sont pas indifférents au progrès de la science, de la civilisation, de la sanité, de la paix, ni à l'amélioration des conditions sociales, économiques, internationales, etc. , seront vivement appréciés.

D'un certain point de vue, cette recherche a été menée de façon indépendante ; d'un autre, beaucoup de matériaux ont été incorporés après adaptation. Dans certains cas il est impossible d'en attribuer spécifiquement le mérite à un auteur, surtout dans un manuel, et il est plus simple et plus juste de déclarer qu'ont été constamment consultés les travaux des Professeurs H. F. Biggs, G. Birtwistle, E. Bleuler, R. Bonola, M. Born, P. W. Bridgman, E. Cassirer, C. M. Child, A. S. Eddington, A. Einstein, A. Haas, H. Head, L. V. Heilbrunn, C. J. Herrick, S. E. Jelliffe, C. J. Keyser, C. I. Lewis, J. Loeb, H. Minkowski, W. F. Osgood, H. Piéron, G. Y. Rainich, B. Russell, C. S. Sherrington, L. Silberstein, A. Sommerfeld, E. H. Starling, A. V. Vasiliev, H. Weyl, W. A. White, A. N. Whitehead, E. B. Wilson, L. Wittgenstein et J. W. Young.

Bien que je n'aie pas eu l'occasion d'utiliser directement les recherches fondamentales du Docteur Henry Head sur l'aphasie, et en particulier sur l'aphasie sémantique, tout mon travail a été fortement influencé par ses éminentes contributions. L'œuvre du Docteur Head, rattachée à une analyse non-élémentaliste, rend évidente l'intime connexion entre (1) l'identification ; (2) l'ignorance structurelle ; (3) l'absence d'évaluations appropriées en général, et de la pleine compréhension des mots et des phrases en particulier ; et (4) les nécessaires lésions correspondantes, au moins colloïdales, du système nerveux.

J'ai une grande dette de reconnaissance envers les Professeurs : E. T. Bell, P. W. Bridgman, C. M. Child, B. F. Dostal, M. H. Fischer, R. R. Gates (Londres), C. Judson Herrick, H. S. Jennings, R. J. Kennedy, R. S. Lillie, B. Malinowski (Londres), R. Pearl, G. Y. Rainich, Bertrand Russell (Londres), M. Tramer (Berne), W. M. Wheeler, H. B. Williams, W. H. Wilmer ; et aux Docteurs : C. B. Bridges, D. G. Fairchild, W. H. Gantt, P. S. Graven, E. L. Hardy, J. A. P. Millet, P. Weiss, W. A. White, M. C. K. Ogden (Londres), et Mademoiselle C. L. Williams, pour avoir lu le manuscrit et/ou les épreuves, en totalité ou en partie, et pour leurs inestimables critiques et suggestions.

Je dois beaucoup aussi au Docteur C. B. Bridges et au Professeur W. M. Wheeler, non seulement pour leurs importantes critiques et leurs suggestions constructives, mais encore pour leurs corrections soigneuses de la rédaction du texte, et pour leur intérêt.

Inutile de dire que j'assume l'entière responsabilité des pages de ce livre, et cela d'autant plus que je n'ai pas toujours suivi les suggestions qui m'ont été faites.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude au Docteur W. A. White et à l'équipe de l'Hôpital Sainte Elisabeth à Washington D.C. qui pendant mes deux années d'études à l'hôpital, m'a apporté toute l'aide nécessaire pour y faciliter mes recherches. Je suis reconnaissant au Docteur P. S. Graven de m'avoir fourni son matériel clinique expérimental, non encore publié, qui m'a été très utile.

Trois termes importants m'ont été proposés : 'enviro-genetic' [enviro-génétique] par le Docteur C. B. Bridges, 'actional' [actionnel] par le Professeur P. W. Bridgman, et 'un-sane' [non-sain] par le Docteur P. S. Graven; je reconnais très volontiers ce que je leur dois.

Je suis également très reconnaissant au Professeur R. D. Carmichael d'avoir écrit pour cet ouvrage le Supplément I sur la Théorie d'Einstein, et au Docteur P. Weiss de son aimable autorisation de reproduire, comme Supplément II, son article sur la Théorie des Types.

J'apprécie grandement l'amabilité de ces auteurs qui m'ont donné la permission d'utiliser leurs travaux.

Pendant mes douze années de recherches sur ce sujet et de préparation de ce livre, j'ai eu l'assistance d'un grand nombre de personnes, à qui je veux exprimer ma gratitude. J'ai une gratitude particulière envers ma secrétaire, Mademoiselle Lily E. MaDan qui, outre son travail normal, a fait les dessins pour le livre; à Mademoiselle Eunice E. Winters pour sa précieuse aide à la lecture des épreuves et à la compilation bibliographique ; et à M. Harvey W. Culp pour la difficile lecture des épreuves dans les domaines physico-mathématiques, et la préparation tout aussi difficile de l'index.

L'efficacité technique dans toutes les sections de la Science Press Printing Company et la coopération zélée et courtoise de ses typographes et de son personnel administratif ont considérablement facilité la publication de ce livre, et c'est pour moi un agréable devoir de les inclure dans mes remerciements.

Ma plus grande dette est envers ma femme, Mira Edgerly. Ce travail difficile, très ardu et souvent ingrat, obligeait à renoncer à une existence d'être humain 'normal', et nous avons sacrifié une grande partie de ce qui fait, paraît-il, que « la vie vaut d'être vécue ». Si elle ne m'avait pas soutenu régulièrement et de tout cœur, et encouragé sans relâche, je n'aurais jamais formulé le présent système ni écrit le livre qui l'expose. Si ce livre s'avère avoir quelque valeur, c'est Mira Edgerly qui mérite plus que moi d'en être remerciée. Sans l'intérêt qu'elle a manifesté, aucun système non-aristotélicien, aucune théorie de la sanité ne seraient nés en 1933.

 

New York, Août, 1933.

 

 

 

 

 

 

 

1. Tout en corrigeant les épreuves de cette Préface, je lis une dépêche de presse venue de Londres par le Science Service, rapportant que le Professeur Max Born [N.d.t. : Prix Nobel de physique en 1954, avec W. Bothe], en appliquant les méthodes non-élémentalistes d'Einstein, a réussi à apporter une contribution majeure à la formulation d'une théorie du champ unifié, qui inclut désormais la mécanique quantique. Si cette information est vérifiée dans ses aspects scientifiques, notre compréhension de la structure de la 'matière', de l''électron', etc., sera grandement avancée, et permettra certainement des applications pratiques extrêmement importantes. Pour les aspects sémantiques de ces problèmes, voir [Science and Sanity] pp. 378 [chap. XXIV], 386 n. [chap. XXV], 541 [chap. XXXI], 667 [chap. XXXVIII], 698-701 [chap. XLI], et chapitre XXXIX. [N.d.t. : Korzybski fait sans doute allusion à l'une des nombreuses tentatives d'unification théorique des diverses forces ou interactions, chacune d'elle apparaissant alors comme une facette d'une force unique. La théorie des champs est issue de l'électromagnétisme et s'est développée en intégrant la mécanique quantique et la relativité. À ce jour (1998), trois des quatre interactions (électromagnétique, nucléaire faible, nucléaire forte) ont pu être unifiées (modèle standard) ; la plupart des tentatives actuelles pour inclure l'interaction gravitationnelle prédisent l'existence de nouvelles particules qui 'transportent' l'interaction, et dont la découverte expérimentale n'a toujours pas été faite.]

 

BIBLIOGRAPHIE

 

[1] Whitehead, A. N., The Concept of Nature, Cambridge.

[2] Bell, E. T., Debunking Science, Seattle.

[3] Korzybski A., Manhood of Humanity. The Science and Art of Human Engeneering, New York.

[4] Coghill, G. E., Anatomy and the Problem of Behaviour, Cambridge.

[5] Lévy-Bruhl, L., Les fonctions mentales dans les sociétés inférieures, Paris, Librairie Alcan.

[6] Malinowski, B., Myth in Primitive Psychology, Londres, New York.

[7] Storch, A., The Primitive Archaic Forms of Inner Experiences and Thought in Schizophrenia, Washington.

[8] White, A. D., A History of the Warfare of Science with Theology in Christendom, 2 voll. New York, Londres.

[9] Windelband, W., A History of Philosophy, New York, Londres.

 

 

 

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