NOTE 22
«... arbalètes, pierres mais pas d'armes à feu, pas de grenades, de feu, etc.», p. 171.

Un tel ensemble de règles pour faire la guerre sera-t-il respecté? Cette crainte est typique des civilisations dont la violence directe a été bannie pendant des siècles afin de préserver le monopole de la violence bureaucratique d'État. Comme la violence sera une expérience de tous les jours, les gens apprendront à s'en occuper d'une manière rationnelle. (La même remarque vaut pour la sexualité, la faim, la musique, etc.) La raison est liée à la répétitivité: les événements qui se produisent rarement conduisent à des réactions catastrophiques. Les règles de la guerre étaient en usage au temps des Grecs et des Romains, au Moyen Âge, parmi les Peaux-rouges et dans nombre d'autres civilisations. Ce n'est qu'en raison du manque de communication entre les gens que des catastrophes telles que César, Gengis Khan, Cortez, etc. ont pu se produire. BOLO'BOLO exclura de tels accidents historiques: la communication sera universelle (téléphone, réseau d'ordinateurs, etc.) et les règles seront connues.

Des complications sont naturellement toujours possibles. La sauvegarde des règles peut rendre nécessaire la création de milices temporaires. De telles milices pourraient développer une dynamique propre et devenir une sorte d'armée ce qui obligerait de mettre sur pied une autre milice pour contrôler la première. Mais une telle escalade suppose d'une part un système économique centralisé avec des ressources adéquates et, d'autre part, des espaces socialement 'vides' où l'escalade puisse se développer. Or ces deux conditions feront défaut.

Il est aussi imaginable qu'un bricoleur isolé et génial construise une bombe atomique dans une usine désaffectée et qu'il prépare la destruction de tout le comté ou de toute la région tout en réalisant son sacro-saint NIMA (identité culturelle). Le contrôle social spontané nous préservera du pire. De toutes façons, un bricoleur fou sera toujours moins dangereux que les hommes de science raisonnables et les politiciens d'aujourd'hui ...