9. «... Les BOLOs ne doivent véritablement dépendre que d'eux-mêmes», p. 100.

La catastrophique famine planétaire permanente est due au fait que la production et la distribution des aliments ne se font pas sous le contrôle de la population locale. La faim n'est pas un problème de production locale, mais elle est créée par le système économique mondial. Même dans les conditions actuelles, il existe 3000 calories journalières de céréales par jour pour tout le monde et, en plus, la même quantité sous forme de viande, de poisson, de fèves, de légumes, de lait, etc. Le problème est que la grande masse des pauvres n'est pas en mesure d'acheter sa nourriture (après que la base de l'auto-suffisance a été détruite). Toute la discussion à propos de la sur-population et du contrôle démographique n'est qu'une stratégie de diversion du problème réel qui est politique. Si 100% de la population avait le même niveau de vie que les 85% de ceux qui sont pauvres aujourd'hui, cette planète pourrait nourrir et supporter 40 billions d'individus. La ruine économique de la planète est essentiellement causée par les 20% qui utilisent 80% de l'énergie et des autres ressources. Le bon conseil donné au Sud de faire moins d'enfants n'est qu'une preuve supplémentaire de l'arrogance et du cynisme de l'Occident. (Un enfant né aux États-Unis consomme 120 fois plus d'énergie que son collègue ougandais, aussi nous ferions mieux d'apprendre des Ougandais comment ils font pour s'en sortir...)

La monoculture, l'industrie agricole à grande échelle et la production animalière mécanisée semblent être plus efficaces et productives, mais, à long terme, elles conduisent à l'érosion des sols, au gaspillage d'énergie. De plus elles utilisent pour le fourrage des animaux des aliments végétaux qui seraient nécessaires à l'alimentation des humains. L'auto-suffisance locale (accompagnée de quelques échanges librement choisis) est possible pratiquement partout et elle est plus sûre car elle utilise les sols avec plus grand soin. Il est évident que ceci ne signifie pas simplement le retour aux méthodes traditionnelles (qui ont échoué en maints endroits). De nouvelles connaissances dans le domaine des méthodes biodynamiques et une combinaison intense de différents facteurs (récoltes + animaux, animaux + production de biogaz, récoltes alternées, nouveau type d'outils agricoles, etc.) sont absolument indispensables pour un nouveau départ.