éditions de l'éclat, philosophie P.M.
BOLO'BOLO

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ASA'PILI


KENE

TEGA

 

Dans les accords entre IBUs et entre BOLOs, on peut organiser des contacts qui ne soient pas que des échanges d'information mais bel et bien des entreprises communes. Chaque BOLO est libre de participer à de telles entreprises. L'organisation sociale est une trappe. Le prix qu'il faut payer pour être pris dans cette trappe s'appelle KENE, c'est-à-dire le travail obligatoire externe.

Les entreprises communes comme les hôpitaux, la distribution d'énergie, les technologies de pointe, la médecine, la protection du paysage, les transports, les moyens de communication, la distribution d'eau, l'extraction de minerai, la production de masse de certains objets spéciaux, les technologies lourdes (raffineries, aciéries, stations d'épuration, construction de bateaux et d'avions, etc.), tout cela exige qu'un certain nombre d'ibus soient prêts à faire un tel travail. La plupart des IBUs sont volontaires, car ils réalisent dans de telles entreprises l'une ou l'autre de leurs passions productives. D'autre part, tous ces secteurs ont été sérieusement redimensionnés et soumis à la volonté des communautés qui participent aux projets. (Il n'est pas indispensable de construire des bateaux; le rythme et la qualité du travail sont définis par ceux qui le font; il n'y a ni salaires, ni patrons; il n'y a rien qui presse, il n'y a plus de profits.) Les entreprises industrielles des BOLOs, arrondissements ou régions (il n'y a pas d'entreprise de type privé) sont relativement lentes, sans danger et à faible productivité, elles ne doivent pas être trop rébarbatives pour les IBUs qui s'y sont engagés. Il est raisonnable d'organiser certaines productions industrielles ou certaines institutions de manière centralisée: une aciérie de dimension moyenne, soigneusement étudiée et équipée de manière écologique est moins polluante qu'un petit haut-fourneau dans la cour de chaque BOLO. (Ce qui est petit n'est pas toujours beau.)

Si un certain nombre de BOLOs ou autres communautés décident de mettre sur pied de telles entreprises de moyenne dimension et si, d'autre part, il n'est pas possible de réunir suffisamment d'ibus pour faire un travail volontaire, il y a un problème. Il y a alors un 'reste' (KENE) et ce reste doit être distribué entre les communautés participantes et être déclaré obligatoire. En retour, ces communautés reçoivent gratuitement les biens ou les services qu'elles produisent. La quantité de KENE (travail social ou externe) dépend de la situation. La plupart des sociétés traditionnelles connaissent bien ce système et, en temps de crise ou quand le système économique était moribond, elles y sont retournées spontanément pour autant qu'elles n'en aient pas été empêchées par l'intervention de l'État ou par les limitations de propriété. On peut imaginer que le BOLO donne 10 % de son temps actif (c'est-à-dire 50 IBUs par jour pendant quelques heures) pour les travaux communs d'un arrondissement. Cette communauté (TEGA) peut donner à son tour 10 % de son travail pour la cité (FUDO) et ainsi de suite jusqu'aux institutions planétaires. À l'intérieur du BOLO il y a un système de rotation ou d'autres méthodes selon les coutumes et les structures. Ce travail restant sera principalement non qualifié, rébarbatif, mais en quelque sorte nécessaire sans qu'il puisse répondre à aucune vocation personnelle. Le travail que l'IBU a accepté de faire volontairement ne peut pas devenir obligatoire. L'IBU peut l'abandonner à tout moment, changer de BOLO ou essayer de persuader son BOLO de se retirer des accords. C'est une question de réputation. (Refuser ou accepter le travail obligatoire risque de ruiner la réputation de quelqu'un.)

 


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