6. Le KANA correspond au groupe de cueilleurs de baies-chasseurs qui a formé la communauté de base quotidienne de l'humanité pendant des millions d'années, avant même l'apparition des feminae et homines sapientes (voir Leakey-Levin, cit. note 2). Si l'on considère que nous (et cela comprend tout le monde depuis l'intellectuel-métropolitain-célibataire-amateur-de-Zen-et-de-cocaïne jusqu'à l'aborigène australien) avons traversé les contrées en groupes de 25 personnes pendant des millions d'années et que ce n'est que depuis quelques milliers d'années que nous vivons en familles, villages, villes, pratiquant l'agriculture et la 'fabriculture', nous pouvons aussi admettre que le KANA est quelque chose que nous avons tous en commun. (C'est, dans tous les cas, quelque chose de plus naturel que la cellule familiale.) Comme le BOLO, le KANA est une forme sociale universelle qui nous donne une base commune à travers toutes les barrières culturelles.

Le KANA patriarcal existe d'ailleurs toujours sous différentes formes: classes d'école, patrouilles d'infanterie, clubs, cellules de parti, cercles d'amis; il a donc exercé son charme paléolithique jusque dans la société du travail. Avec le BOLO et le KANA nous retournons loin en arrière (50.000 ans) prendre des forces pour un grand bon en avant. La redécouverte des traditions est la base de la future richesse. (Les sociétés traditionnelles ne savent même pas qu'elles ont des 'traditions' et elles ne savent pas à quoi elles pourraient servir.)