Le 25 décembre 2000, à l’âge de 92 ans, le philosophe américain Willard van Orman Quine s’éteignit en laissant une des œuvres philosophiques les plus stimulantes du XXe siècle, si l’on en juge par le nombre de questions et de controverses qu’elle a suscitées. Traduite dans le monde entier, aussi implacable que drôle, et jamais jargonnante, elle est une des pièces maîtresses du courant analytique en philosophie, à tel point que le Philosophical Lexicon a tiré de son nom le verbe «Quiner» pour désigner la capacité à «nier résolument l’existence ou l’importance de quelque chose de réel et de signifiant». C’est cette capacité à discuter le réel et à le soumettre de la façon la plus radicale aux exigences de la logique, qui donne à la philosophie de Quine toute sa résonance.
L’ambition mesurée qui a présidé à la confection de ce volume était d’offrir une présentation suffisamment technique, mais aussi assez générale pour favoriser une meilleure réception de Quine en France, plus ouverte à la discussion, avec l’espoir de permettre une relecture et d’animer le débat sur l’opportunité du travail analytique en philosophie.
SOMMAIRE
Jean-Maurice Monnoyer : Présentation
Joseph Vidal-Rosset : Pour introduire à une lecture de Quine
Martin Montminy : La critique de l’analyticité
Denis Vernant : Quine et Russell Aspects sémantiques, ontologiques et logiques
Pascal Engel : Quine et le retour à l’a priori
Paul Gochet : L’être selon Quine.